Yverdon Sport lance sa nouvelle rubrique « Les prolongations » ! Tous les jeudis dans notre newsletter, découvrez le commentaire d’un acteur du club sur un sujet imposé. Pour cette première et en libre accès, notre entraîneur Marco Schällibaum s’exprime… sur le métier d’entraîneur !

« Faut-il être un peu fou pour exercer le métier d’entraîneur ? Je ne pense pas, honnêtement. Maintenant, peut-être que certaines prédispositions sont requises. Premièrement, il faut être passionné. Les émotions sont si fortes dans le football ; parfois positivement, parfois négativement. Alors oui, je me sens privilégier de faire ce métier, de me lever tous les jours pour le même sport depuis 40 ans. Oui, je me sens privilégier de ne pas avoir deux journées dans la semaine qui se ressemblent. Mais il est important d’avoir une vision claire, de savoir où l’on va, d’avoir une personnalité capable de gérer un vestiaire mais aussi de trouver cette énergie pour affronter certaines situations.

Plus jeune, j’ai tout d’abord effectué mon apprentissage comme dessinateur. En parallèle du football, à mes débuts, j’ai fait deux ans d’école de commerce « au cas où », afin d’avoir un pied-à-terre. Aurais-je pu exercer un autre métier ? Difficile à dire. Est-ce que j’en aurais eu les capacités et les connaissances ? Je ne sais pas. C’est le chemin du football que j’ai suivi, qui m’a été tracé, peut-être par une voie éthérée. L’important est que je sois encore sur ce « circuit », qui n’est pas si facile à intégrer.

Être entraîneur, c’est l’opportunité de vivre des moments magiques, des moments inexplicables pour celui qui ne les a pas vécus. Aller chercher les émotions, atteindre des objectifs ensemble, c’est challengeant, non ? Lors des phases un peu plus compliquées, tu dois être capable de te relever, de réagir. Il faut être transparent et ouvert avec tes joueurs ; ne pas faire le beau parleur pour avoir la confiance de ton groupe.

En tant qu’ancien football professionnel, j’ai peut-être rejoint ce « circuit » par la force des choses. Mais j’ai aussi appris que le nom n’était pas toujours un avantage, qu’il fallait sans cesse faire ses preuves, un peu comme dans toutes les branches de la vie. Certains anciens joueurs professionnels n’ont pas forcément réussi de l’autre côté de la barrière. Si ce vécu n’aide pas forcément à gérer un groupe, il peut aider à se forger une philosophie.

Si j’éprouve certains regrets ? Oui, mais ce sont ces mêmes regrets qui te permettent d’apprendre. Je me suis toujours battu pour mon équipe. Certains dirigeants ne l’ont pas toujours compris ainsi, mais ça fait partie du football. Peu importe la situation, tu dois garder ta personnalité et rester toi-même. Dans la difficulté, il est important de ne pas tout remuer. Te remettre en question, oui, mais rester fidèle à tes idées. Te faire aider, mais ne pas te faire influencer. Tu dois pouvoir te regarder le matin dans le miroir. Mourir avec des idées, avec tes idées. »

                                                                                                                      Marco Schällibaum



Cette première immersion au côté d’un membre actif de notre club (la seule visible sur notre site internet) s’inscrit dans une nouvelle série, Les prolongations, disponible tous les jeudis matins sur notre newsletter. En un petit clic, abonnez-vous à notre actualité et venez à la découverte des coulisses d’Yverdon Sport !