Nouveau défenseur d’Yverdon Sport, Miguel Rodrigues a accepté de nous rencontrer avant la reprise des entraînements.

Le parcours de Miguel Rodrigues, aussi linéaire soit-il à première vue, regorge pourtant d’écueils. Sur le papier, un jeune joueur prometteur, rapidement intégré au sein de la première équipe du Servette FC. Une formation entraînée alors par Jean-Michel Aeby. Miguel Rodrigues a 17 ans et il évolue déjà en Challenge League. Quatre ans plus tard, le FC Thoune sonne à sa porte et le défenseur genevois accède à la première division nationale. Une ascension admirable, mais qui connaît aussi son lot de mésaventures.   

Car avant son départ dans l’Oberland, celui qui a rejoint YS il y a quelques semaines seulement a été contraint de passer sur le billard. A Servette, il subit une première opération après une rupture des ligaments croisés du genou. Les Grenats sont redescendus en Promotion League et Miguel Rodrigues multiplie les apparitions. Tantôt avec les juniors de l’équipe de Suisse, tantôt en Youth League avec Servette, tantôt avec la première équipe. Le tout durant une seule et même semaine. «Finalement, ça a fini par lâcher. Une année après, alors que je suis remis de ma blessure, le scénario se répète», raconte-t-il. Deux saisons qui tournent au vinaigre. Pourtant, Miguel Rodrigues se rétablit et il rejoint ensuite le FC Thoune.

L’expérience du haut niveau

Sur la terrasse du restaurant Le Stade, le Genevois de 24 ans, qui s’est installé à Yvonand avec son amie et son chien – «Un saphir qui m’a tout cassé lors de mon arrivée à Thoune» – nous partage son aventure dans l’Oberland. Des hauts et des bas, mais des souvenirs encore palpables. «La même saison, nous atteignons la finale de la Coupe de Suisse et nous jouons l’Europa League. J’ai manqué la finale de la Coupe à cause d’une commotion. Par contre, je vous laisser imaginer la rencontre face au Spartak Moscou.» En Russie, l’ambiance est extraordinaire et le match se dispute devant plus de 33’000 spectateurs.

Miguel Rodrigues se réjouit de son nouveau défi avec YS

A Yverdon Sport, Miguel Rodrigues retrouve un club qu’il compare volontiers au FC Thoune. «Une ambiance familiale, où tout le monde se connaît. Nous sommes néo-promus, mais nous n’allons pas nous contenter de faire de la figuration. J’ai tout de suite été séduit par le projet, et c’était aussi l’occasion de revenir en Suisse romande. Sincèrement, j’avais besoin d’un nouveau défi après quatre années passées à Thoune.» Formé à Chênois, le défenseur d’Yverdon Sport a connu deux clubs différents en tant que professionnel, lui qui a pris l’habitude de s’engager pour la durée. Au Stade municipal, il a signé pour deux saisons.

Il connaît aussi déjà certains de ses coéquipiers, comme William Le Pogam, Hugo Fargues, Norman Peyretti ou encore Kevin Martin. Sur le terrain, il se définit comme un défenseur calme et serein. «L’anticipation et la vision du jeu sont mes points forts. Maintenant, il est important également de montrer à l’attaquant que l’on est là. Je n’hésite pas à être dur sur l’homme.» Au Stade municipal, il retrouvera enfin une pelouse naturelle. «Quatre ans sur synthétique, ça laisse des traces.»

Une autre mentalité

Depuis décembre 2020, Miguel Rodrigues s’entraîne avec un nouveau préparateur physique à Lausanne. En parallèle des séances d’entraînement avec son club, il suit donc un programme spécifique, adapté à ses besoins et à sa progression. «C’est bien quelque chose que je n’avais pas forcément compris à mes débuts. Le football, ce n’est pas uniquement se rendre à l’entraînement et faire son travail. C’est aussi se préoccuper de ses points faibles. Avec mes blessures, c’est quelque chose que j’ai appris. Aujourd’hui, je me sens plus en forme que jamais et cette force mentale permet de tenir dans une rencontre éprouvante. J’en suis persuadé.»

A YS, le défenseur central aura pour objectif de jouer un maximum de rencontres et d’aider sa formation à terminer le plus haut possible. Mais il n’apprécie guère se fixer des objectifs personnels, préférant mettre en avant sa nouvelle équipe. Comme il l’a toujours fait.

© Photos : Flashpress/ Allenspach