Un mois après la suspension des entraînements, l’entraîneur d’YS Jean-Michel Aeby est invité à faire le point sur la situation actuelle et sur celle de son équipe. Le Genevois croit fermement en une coopération optimale de ses joueurs durant ce confinement, même s’il préfère ne pas brûler les étapes. Pour lui, la situation sanitaire est aujourd’hui bien plus préoccupante que le football.

YS: Quelles ont été les consignes données aux joueurs avant votre séparation ?

Jean-Michel Aeby: Avant toute chose, il était important de mettre la priorité sur les consignes sanitaires. Chaque joueur doit faire attention à lui et à ses proches. Ensuite, oui, nous avons donné un programme à chacun, composé d’exercices relativement basiques et accessibles, que les joueurs ont effectué en fonction – aussi – de leurs possibilités individuelles. 

YS: Au sein du staff, comment fonctionne la collaboration pour mettre sur pieds ces programmes?

JMA: Loïc Besançon, le préparateur physique, ainsi que Amar Boumilat, mon assistant, possèdent des compétences certaines sur la préparation des joueurs. Avec mon aval, on a donc mis en place ces programmes, que l’on adapte pour chacun en fonction notamment de sa VMA (ndlr: vitesse maximale aérobie). Nous les avons d’ailleurs modifiés depuis la semaine dernière. On se prépare à une éventuelle reprise. En conséquence, on pousse désormais les joueurs à se faire violence sur des distances qui affectent principalement la vitesse de course. Ce sont des séries de 200m, de 300m, ce qui se rapproche davantage de ce que nos gars ont l’habitude de retrouver sur le rectangle vert. Et puis, vous savez, tous les footballeurs ont un ballon à la maison.

Comme lors du camp d’entraînement en Turquie, Loïc Besançon (à g.), Jean-Michel Aeby et Amar Boumilat (de dos) continuent à prodiguer des conseils. Par téléphone, désormais.

YS: Comment s’assurer que ces consignes soient respectées?

JMA: On a assez fait connaissance depuis le 8 janvier. J’ai une entière confiance en mon groupe, et j’en suis également convaincu à travers les discussions téléphoniques que nous avons. Ce sont des joueurs qui sont sous contrat, mais aussi des joueurs qui ont envie de reprendre. Et pour cela, il faut se montrer prêt. Mais j’insiste: le principal, c’est que tout le monde se sente en bonne santé, et qu’aucun joueur ne soit touché par la situation. Nous vivons une véritable leçon de vie. On combat contre un adversaire invisible. 

La communication demeure essentielle durant ce confinement, même si les entretiens individuels en face-à-face ne sont désormais plus possibles.

YS: On a vu certains entraîneurs, comme Ricardo Dionisio (FC Sion), affirmer qu’ils profitaient de ce confinement pour mettre l’accent sur une analyse footballistique poussée, en réalisant de nombreuses séances vidéos. Qu’en est-il de votre côté?

JMA: Ce n’est honnêtement pas tout à fait mon cas. Aujourd’hui, on a clairement d’autres occupations. J’ai des enfants, mais aussi des parents, relativement âgés. La préoccupation première et que l’on sorte rapidement de ce problème. La plus grande partie de mon énergie se base là-dessus. On aura le temps de se remettre pleinement au boulot quand ce sera possible.

YS: Selon vous, existe-t-il une solution optimale en ce qui concerne la reprise du championnat ?

JMA: La question est difficile. On l’a encore vu ces jours avec la suspension de tous les championnats amateurs. Vont-ils nous séparer du football professionnel? On n’en sait rien. Je n’ai pas de solution optimale, mais j’espère que le comité de la Première Ligue a conscience que certaines équipes ont énormément investi pour se retrouver là où elles sont aujourd’hui. Mais nous ne sommes pas seuls, et il y a énormément de paramètres à prendre en compte. Et cela peut prendre du temps.

Comme c’est le cas pour l’entraîneur des Verts, le Club d’Yverdon Sport n’a aujourd’hui aucune information concernant la suite et fin de ce championnat 2019-2020. Nous nous engageons à vous informer dès que possibles à ce sujet.

© Photo : Flashpress/ Allenspach

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