Jordan Lotomba: «C’est en progressant au quartier que j’ai réussi à devenir le Jordan que je suis»

Jordan Lotomba: «C’est en progressant au quartier que j’ai réussi à devenir le Jordan que je suis»

Latéral de l’OGC Nice en Ligue 1 depuis cet été, Jordan Lotomba s’est pris au jeu de l’interview avant la reprise de son championnat. L’Yverdonnois de 22 ans a réussi son adaptation dans le championnat français, lui qui a été titularisé à dix-neuf reprises lors de la première partie de saison. En toute franchise, il a accepté d’évoquer avec nous son arrivée en L1, sa première sélection en équipe de Suisse ou encore ses débuts à Yverdon Sport. 

YS : Jordan, tout d’abord merci d’avoir accepté notre invitation. Vous avez bien pu profiter des fêtes ?

Jordan Lotomba : Avec plaisir. La pause a été relativement courte, nous devions être de retour à Nice le 28 décembre. Pour la reprise, ils ont chargé les semaines. Nous nous entraînons régulièrement deux fois par jour. 

YS : Lors de la dernière rencontre avant la trêve, vous avez inscrit votre première réussite en L1. Est-ce que ce but a eu un effet libérateur ?

JL : Oui, il m’a libéré. C’était beaucoup de joie. J’étais très heureux de marquer ce premier but. On traverse une période un peu compliquée, avec des résultats qui ne sont pas forcément ceux que l’on attendait. Donc d’un point de vue personnel, c’est gratifiant de pouvoir aider l’équipe à prendre la bonne direction. 

YS : Qu’est-ce qu’il se passe dans la tête d’un joueur qui inscrit son premier but en L1 ? 

JL : Naturellement tu es content. Tu fais ta petite célébration… mais tu réalises surtout après le match. En l’occurrence, ce but est intervenu assez tôt dans la partie. Tout peut encore se passer, alors tu restes vigilant et concentré sur ce que tu as à faire. 

YS : Le bilan de cette première partie d’exercice pour l’OGC Nice n’est pas très favorable avec une 12e place au classement (ndlr: itw réalisée avant la reprise). Qu’est-ce qui vous a fait défaut durant ce premier tour ?

JL : Je n’ai pas le sentiment qu’il y a spécialement quelque chose qui n’a pas bien fonctionné. Nous avions bien entamé la saison, en se montrant réguliers, et puis il y a eu la malheureuse blessure de notre capitaine (ndlr : le Brésilien Dante). C’est un coup dur de voir son capitaine être éloigné des terrains jusqu’au terme de la saison. Ce n’est pas une excuse, mais il a quand même fallu se ressaisir. 

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YS : Et qui a pris le relais dans le vestiaire ? 

JL : Il y a suffisamment de joueurs d’expérience dans l’équipe. Je pense à Morgan Schneiderlin ou encore Pierre Lees-Melou. Dans le jeu, nous avons proposé de belles choses. A nous maintenant de faire tourner les détails en notre faveur. 

YS : Et d’un point de vue personnel, quel bilan tirez-vous de ces débuts en L1 ? 

JL : J’ai directement été aligné lors de mon arrivée, ce qui m’a mis en confiance. C’est assez rare lorsque tu arrives dans une nouvelle équipe, en provenance d’un championnat un peu moins réputé. Je suis satisfait d’avoir pu montrer ce que je savais faire. En débarquant en L1, j’étais conscient que je devais me surpasser. A moi désormais de continuer sur cette voie. 

YS : Comment jugez-vous la L1 par rapport à la Super League, où vous avez évolué durant trois saisons avec YB ?

 JL : C’est un tout autre style de football. La Ligue 1, c’est deux fois plus fort. Les joueurs sont plus costauds, les duels plus âpres. Aussi, toutes les formations peuvent vous faire mal et vous mettre en difficulté. Techniquement, il y a des bons joueurs individuels. Il suffit de citer Mbappé ou Neymar. C’est ce qui manquait un peu en Suisse, peut-être. Des joueurs capables de faire la différence à tout moment. 

YS : Est-ce intimidant de les affronter ?

JL : Vous savez, à YB déjà nous nous frottions à des adversaires du top niveau, notamment en Ligue des champions. Donc non, pas spécialement. 

YS : Mais quand même, ce sont des joueurs que vous regardiez à la télévision, que vous affrontiez certainement sur FIFA auparavant… 

JL : C’est marrant que vous me parliez de ça. Après notre rencontre face au PSG et une défaite 3-0, j’ai joué à FIFA avec un ami. Pour me chambrer, il a pris le PSG, justement. On s’est regardés, et il m’a dit «Tu te rends compte que tu as joué il y a deux heures contre lui.» Là tu réalises un peu, oui. 

YS : Dans le courant de la saison, l’entraîneur de l’OGC Nice Patrick Vieira a été limogé, remplacé par son adjoint Adrian Ursea. Tout était alors à refaire ? 

JL : Adrian Ursea est là depuis le début, même avant l’arrivée de Patrick Vieira. Il connaît donc très bien l’équipe. D’ailleurs, il me connaissait déjà de quand j’étais petit, alors que j’évoluais à Yverdon et lui entraînait les jeunes à Neuchâtel. Il était content de voir l’évolution. C’est un entraîneur qui sent le football, qui aime jouer au ballon. Il arrive à rassembler un vestiaire. 

YS : Jordan Lotomba c’est aussi l’histoire d’un jeune qui a grandi à Yverdon-les-Bains, qui a fait ses gammes dans des terrains de quartier tels qu’à la Villette ou aux Rives du Lac. On le ressent, dans votre style. Vous aimez bien les petits espaces, vous aimez bien affronter. 

JL : C’est sûr, c’est mon style de jeu. C’est sur ces surfaces-là que j’ai appris, que j’ai exploité mes qualités. J’essaie de montrer que je prends du plaisir à jouer au football. Je cherche toujours à m’amuser, à m’éclater. Le football, ce n’est pas uniquement courir. Ce n’est pas possible de se satisfaire de ça. J’aime revivre intérieurement des séquences du match après celui-ci, entendre la foule qui crie. Mais oui, c’est dans les quartiers que j’ai réussi à être le Jordan que je suis aujourd’hui. 

YS : Cette année était également celle de votre première sélection en équipe de Suisse A. Vous êtes même titularisé face à la Croatie en match amical. Comment est-ce que vous avez réagi à cette nouvelle ?

JL : A ce moment-là, tout s’enchaîne très vite. Je venais de jouer avec Nice, puis je me suis rendu en Suisse pour le rassemblement. Deux jours après, on affronte la Croatie… En si peu de temps, vous n’avez pas trop la possibilité de connaître vos coéquipiers, notamment sur le terrain. Difficile de savoir comment ils préfèrent recevoir un ballon, alors je me suis adapté. J’étais dans une phase de découverte. Et puis durant la rencontre, j’ai pris un plaisir fou. J’étais un peu ému, même. 

YS : Un mois plus tard, dans le courant du mois de novembre, vous êtes testé positif au Covid-19 lors de votre deuxième rassemblement avec la Nati. Vous ne vous envolez pas pour la Belgique. A ce moment, on imagine que c’est un sacré coup au moral. 

JL : Oui, ça fait mal, mais je ne suis pas le premier joueur à qui cela arrive. C’est sûr, c’est un frein, j’étais dans une bonne période. Je voulais revoir mes coéquipiers de la sélection, et surtout confirmer après ma première titularisation. J’allais certainement avoir du temps de jeu, et c’était l’occasion de me dévoiler, de me lâcher un peu plus et de démontrer que mes bonnes performances réalisées en club ne sont pas le fruit du hasard.

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YS : En 2021 se déroulera l’Euro. C’est un évènement que vous avez dans un coin de votre tête ?

JL : C’est sûr qu’il s’agit d’une compétition que l’on rêve tous de jouer en tant que joueur. Ma chance à moi, c’est qu’il y a également l’Euro des M21 cette année, avec qui on a réalisé de superbes qualifications. Je suis fier, je sais que, sauf blessure, je vais y prendre part dans tous les cas. On verra avec qui. 

YS : De quoi imaginer la jouer à deux reprises ? 

JL : Physiquement, c’est très éprouvant comme compétition. D’autant plus que nos calendriers en club sont déjà très chargés. C’est important de ne pas se griller non plus, et de prendre la bonne décision. 

YS : En novembre 2019, la Suisse M21 réalise une performance magistrale en s’imposant face à la France à Neuchâtel (3-1). De votre côté, vous êtes à l’origine de deux des trois buts helvétiques. L’une de vos performances les plus abouties ?

JL : J’étais très en jambes. Tout d’abord, j’étais très fier de me confronter à l’équipe de France, une des rares sélections que je n’avais pas encore affrontée. Il y avait du monde au stade ; la famille, les amis. On ne s’attendait pas à avoir autant de soutien. Nous étions prêts à jouer cette rencontre. Nous avons tout donné, et les gens l’ont remarqué. 

YS : Lorsque l’on passe en revue votre début de carrière, on a l’impression de voir un sans-faute. Vous gravissez les échelons petit-à-petit, jusqu’à vous retrouver en Ligue 1. 

JL : Oui et non, car j’ai également connu certains pépins. J’ai notamment été blessé au genou lorsque j’évoluais à YB, et ça n’a pas été facile de revenir. Mais c’est le football : tôt ou tard, tu es confronté à une blessure. J’ai mangé mon pain noir et désormais je suis très content d’être en pleine forme. A moi de continuer de travailler. 

YS : On sait que vous avez encore beaucoup d’amis ici à Yverdon. Est-ce que vous suivez les résultats d’Yverdon Sport ?

JL : Dire oui de manière affirmative serait vous mentir. Je suis un peu au courant de ce qu’il se passe, mais sans plus. Parfois je tombe sur leur page Instagram. C’est vrai que j’ai encore des amis qui évoluent à YS, comme Allan (Eleouet) ou Nehemie (Lusuena). Le club semble grandir, j’en suis heureux, et c’est de bon augure !

YS : Peut-on espérer vous voir au Stade municipal une fois ?

JL : S’il y a une invitation et que je suis disponible, je viens avec plaisir. Toute façon, le Stade municipal, c’est chez moi ! Je le connais par cœur (ndlr : Il a porté les couleurs d’YS jusqu’en 2012, avant de rejoindre Team Vaud). Maintenant, les calendriers sont très chargés, je n’ai que très peu l’opportunité de rentrer en Suisse. En tant que footballeur, on voyage déjà énormément. Alors on essaie de limiter les déplacements, qui coûtent malgré tout beaucoup d’énergie.

YS : Quand on est footballeur, c’est difficile d’entretenir les liens sociaux avec les proches qui ne sont pas dans la sphère du football ?

JL : Au début, oui. Mais il faut savoir faire la part des choses, sans quoi vous commencez à dévier de votre objectif. En tant que footballeur, après avoir exercé ton travail, tu dois penser dans un premier temps à la récupération, car les obligations se suivent. Les amis, c’est une des plus belles choses que l’on ait. Il faut en avoir. Mais avant tout, il est important de réaliser son travail. Après seulement on peut les retrouver. 

Nous remercions chaleureusement Jordan Lotomba pour le temps accordé à cet entretien et nous lui souhaitons une année 2021 remplie de succès.

©️ Photo : imago images / Pius Koller

#AllezYS

Prête à tout pour réussir

Prête à tout pour réussir

Nous sommes allés à la rencontre de Noémie Potier, jeune joueuse prometteuse des M15 d’Yverdon Sport et de l’équipe suisse M17. Seule fille à évoluer sous les ordres de Michaël Licciardi, la Lausannoise de 15 ans s’affirme petit à petit autour de ses homologues masculins. Ses entraîneurs louent d’ailleurs les mérites d’une joueuse qui entend bien devenir professionnelle à l’avenir. Rencontre. 

C’est avec un air décontracté que Noémie Potier a accepté notre invitation pour évoquer son parcours dans le football. C’est que la jeune joueuse de 15 ans avait envie de s’exprimer, aussi, au sujet d’une thématique qui lui tient à cœur. Alors, quand il en était question, elle n’hésitait pas à répondre un peu plus que ce qui lui était demandé, malgré sa timidité apparente. «J’ai envie de prouver que le football féminin ce n’est pas rien. Les hommes, c’est la classe, ça joue très bien au ballon, mais il est important de voir de l’autre côté. En tant que fille, on rêve aussi de passer à la télé, d’être reconnue. En ce sens, J’ai l’impression que les mentalités changent, que les gens s’intéressent davantage au football féminin.»

Si pour certains leurs idoles s’appellent plutôt Lionel Messi ou Cristiano Ronaldo, les premiers noms qui viennent à l’esprit de l’internationale suisse M17 sont Lieke Martens, Alex Morgan et Megan Rapinoe. «Bien-sur que je regarde aussi le football masculin et m’inspire de joueurs comme Kylian Mbappé ou Neymar. Mais dès que j’en ai l’occasion, je regarde les filles jouer!»

Noémie Potier aimerait bien voir un peu plus de lumière sur le football féminin.

Aujourd’hui, Noémie Potier évolue en M15 à Yverdon Sport et ce depuis le début de la saison. Avec les garçons, au mépris des idées reçues, elle a porté à plusieurs reprises le brassard de capitaine, devenant petit à petit un élément reconnu et respecté de son collectif. Elle suit en parallèle une formation sport-études à Bienne – à l’Académie de l’ASF – pour la troisième année consécutive, où cours et entraînements sont parfaitement combinés. De quoi lui permettre de progresser dans sa discipline sans craindre un éventuel retard dans sa scolarité.  

Une personnalité plus affirmée

Au Stade municipal, Noémie Potier s’entraîne une fois par semaine avec ses coéquipiers. Le vendredi, à son retour de Bienne. «Et les garçons m’accueillent très bien. Même si je loupe des entraînements à leurs côtés, ils ne font aucune différence entre moi ou un autre. Ils sont contents quand je suis là, se montrant même intéressés par mon parcours. Les coaches aussi m’ont parfaitement accueilli. Franchement, je m’y sens vraiment bien.» 

Il faut dire que la jeune Lausannoise possède déjà un certain bagage en matière d’intégration. Très vite, elle a quitté le cocon familial pour rejoindre une famille d’accueil. A Bienne, elle suit les cours dans une école publique, dans un environnement qui ne lui était pas franchement familier à ses débuts. «Avant, j’étais un peu renfermée. Par peur qu’on me juge, peut-être. Et puis cette expérience sport-études m’a servi de déclic. Au bout d’un moment, je me suis dit : «Vas-y parle. Intègre-toi.» Désormais, je me sens parfaitement à ma place à YS.»

La joueuse d’YS, qui évolue sur l’aile, aime avoir le ballon et percuter.

Pas conservée au LS 

Mais les choses n’ont pas toujours été faciles pour l’attaquante de 15 ans. Après des débuts à Malley, elle a rejoint le Lausanne-Sport, où elle a effectué toutes ses gammes jusqu’en M14. Suite à une discussion avec les entraîneurs M15, il s’est avéré que Noémie Potier ne répondait pas à certaines exigences de sa future équipe, notamment sur le plan physique. «J’ai eu un peu de mal à l’accepter. J’estimais que j’aurais pu avoir ma chance, du moins j’étais prête à travailler dur pour y parvenir. Mais c’est le football, il y a des hauts et des bas. Ce que je voulais, aussi, c’est avoir du temps de jeu.» Après des discussions avec les entraîneurs du cadre national à Bienne, ceux-ci l’ont redirigé à Yverdon Sport. Un choix qu’elle juge aujourd’hui optimal.  

«Son intégration s’est effectivement très bien passée. Elle a été facilitée je pense par son caractère et son attitude, mais aussi par ses qualités de joueuses, détaille Michaël Licciardi. Quand on assure sur le terrain, c’est toujours plus simple!» L’entraîneur des M15 d’Yverdon Sport n’a pas eu besoin d’adapter son coaching cette saison. «Les exigences sont les mêmes pour tout le monde. Maintenant, on adapte un peu le discours, on essaie d’être bienveillant. Sur WhatsApp, ce n’est plus «Bonjour les gars» mais «Bonjour à toutes et à tous», ajoute celui qui se montre satisfait de la venue de Noémie Potier dans son effectif, laquelle a apporté des qualités techniques nouvelles à son collectif. 

Noémie Potier est aussi à l’aise au baby-foot que sur une pelouse, elle qui y joue souvent lors de son temps libre à Bienne.

Freinée en équipe de Suisse

A l’entendre, le football constitue à ses yeux bien plus qu’un simple exutoire. Des plans de carrière, elle n’en envisage pas beaucoup. La voie qu’elle souhaite suivre, c’est celle qui va la mener au football professionnel. «J’ai un rêve, et je vais tout faire pour l’atteindre. La mentalité, c’est 75% du parcours d’un sportif. Il faut se montrer déterminé pour y parvenir.» Consciente que les places dans l’élite du football féminin sont chères, Noémie Potier n’en demeure pas moins ambitieuse. Elle a d’ailleurs été récompensée et soutenue par la Ville de Lausanne pour son engagement. 

Ses bonnes performances lui ont d’ailleurs ouvert les portes de l’équipe de Suisse. Fille d’un ancien footballeur du Lausanne-Sport et d’une maman passionnée par le ballon rond, l’Helvético-panaméenne a dans un premier temps rejoint la sélection M16, où ses deux premières apparitions ont suffi à convaincre le sélectionneur de la propulser en M17. Lors d’une rencontre amicale, elle a même inscrit sa première réussite sous les couleurs de la Nati. «C’était comme un rêve qui se réalisait. Je suis quelqu’un qui adore percuter, affronter mais surtout marquer.» A-t-elle pu chanter l’hymne national ? «La pandémie était déjà là, il n’y avait pas les protocoles habituels. Les qualifications pour l’euro ont d’ailleurs été annulées. C’est frustrant, oui, mais ça ne doit pas venir me décourager. Il y aura d’autres compétitions à l’avenir.»

La jeune M15 d’Yverdon Sport ici avec le maillot de l’équipe de Suisse.
Crédit: Cécilia Potier-Serrano

Un avenir à dessiner

Avant de commencer le football, en 2014, Noémie Potier a pratiqué la danse classique. Aujourd’hui, son attention est pleinement portée sur le football, mais certains voient en elle les reliques d’une ancienne danseuse classique. «Parfois on me fait remarquer que je cours toute droite», raconte-elle avec le sourire. En dehors du football, la Lausannoise apprécie particulièrement écouter de la musique et voyager. «Avant un match, c’est musique à coin dans le vestiaire.» Si son futur n’est pas encore tout tracé, elle envisage par la suite de rejoindre un des grands noms du football suisse, avant de pourquoi pas s’envoler pour l’étranger. A 15 ans, elle est prête à tout pour réussir.  

© Photo : Flashpress/ Allenspach

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