Si Jérémy Manière a mis un terme à sa carrière au mois de février 2020, à 28 ans, il garde derrière lui un riche parcours en professionnel. Une ascension qui avait démarré à Yverdon Sport et qui l’avait vu affronter YB (ndlr : l’adversaire d’YS ce lundi en Super League) en 2009, lors de sa première véritable saison dans l’élite. 

C’était le 18 octobre 2009. Yverdon Sport, alors solidement installé en Challenge League, s’était offert le droit d’affronter YB en Coupe de Suisse. Sur le terrain, des noms qui résonnent aujourd’hui encore dans le Nord-vaudois : Mustafa Sejmenovic, Manuel Bühler, Edorisi Ekhosuehi « Edo », Jayson Leutwiler ou encore Jérémy Manière. Le Vallorbier, 18 ans seulement, découvrait alors le football professionnel, ses règles et coutumes, ainsi que tout un univers à la fois envoutant et effrayant. Il allait ce jour-là et pour la première fois de sa carrière se frotter à une équipe de Super League, l’une des meilleures du pays. Si les Young Boys de l’époque n’imposaient pas leur suprématie comme ils s’apprêtaient à le faire quelques saisons plus tard, ils incarnaient déjà l’excellence, à travers ses stars telles que Seydou Doumbia, Alberto Regazzoni, Gilles Yapi ou encore David Degen. Et ils s’appuyaient, sur le banc, sur un certain Vladimir Petkovic.

Face à YB comme milieu de terrain

Quatorze ans plus tard, Jérémy Manière – désormais Directeur administratif de la Première Ligue – a accepté de se replonger dans ces souvenirs. Ceux d’un jeune homme tout juste adulte, un espoir local plongé dans le grand bain et dans la complexité d’un vestiaire professionnel. « J’ai dû ouvrir ma boîte à souvenirs, mais je m’en souviens à présent bien. Cette saison 08/09, c’était ma première réellement contingentée avec YS, mon club formateur, le club de ma région. Je signe mon premier contrat professionnel et je fête ma première titularisation le jour de mes 18 ans, à Thoune. » Un joli cadeau d’anniversaire pour celui qui allait disputer ensuite deux saisons avec les Verts, avant de rejoindre Thoune, Bienne, le LS puis enfin le SLO durant sa carrière.

Avant de recevoir YB, Jérémy Manière et ses coéquipiers affrontent Gossau en championnat lors de cette saison 08/09. Le Vallorbier se souvient d’une prestation en demi-teinte, qui lui avait valu une place sur le banc face au club de la capitale. « Je rentre en fin de match, au milieu de terrain. C’est là que j’évoluais à mes débuts, avant de descendre d’un cran. Son entraîneur, Vittorio Bevilacqua voit à travers ses qualités techniques un élément capable d’être à la construction du jeu. « C’était la première fois de ma jeune carrière que je voyais le Municipal aussi bien garni. Il y avait près de 3’000 spectateurs, c’était assez impressionnant pour moi. YB, c’est un nom qui détonne. Quand tu les joues, tu te rends compte que ça devient sérieux. Je me rappel d’un de mes premiers duels avec David Degen. Alors techniquement, ça va vite, c’est sûr, mais physiquement c’était encore pire. J’avais un gros déficit de puissance face à des joueurs de ce calibre. » Entré en jeu à la 78e, il n’avait pas pu empêcher la défaite de son équipe (1-3).

Des changements par rapport à ses débuts

Yverdon Sport termine à une probante 4e place cette année-là, dans une Challenge League composée de 16 équipes et remportée par St-Gall. Jérémy Manière retient une atmosphère simple et chaleureuse régnant autour du Stade municipal, condensée autour de la famille Cornu (ndlr : l’ancien président d’Yverdon Sport). L’affluence était d’environ un millier de personnes par match, selon l’attractivité de l’affiche. « Depuis, pour être régulièrement au stade, je me rends bien compte que la structure s’est professionnalisée. On avait beau être une bonne équipe de Challenge League, il y avait ce caractère un peu amateur, mais qui allait avec notre temps. Par contre, certains supporters étaient déjà là. C’était le cas des Vert-Play, par exemple ! »

Malheureusement pour Jérémy Manière et YS, l’équipe termine la saison suivante à la dernière place du classement. Elle entame alors une lente descente dans les petites divisions helvétiques. Lui se donne les moyens de ne plus quitter le monde professionnel, jusqu’à sa retraite anticipée – et murement réfléchie, en raison de blessures à répétition à un genou. Aujourd’hui, il officie, en plus de son activité à plein temps pour la Première Ligue, comme consultant chez blue Sports, diffuseur officiel de la SFL.

Pas favori, YS a un coup à jouer

Alors forcément, Jérémy Manière suivra d’un œil attentif le match de lundi entre Yverdon Sport et Young Boys (leader de SL). « YS a toujours posé des problèmes à YB cette saison, malgré le score sévère à Berne lors du deuxième duel. La trêve aura permis aux deux équipes de procéder à différents ajustements. Je vois les Bernois avoir un peu plus la maîtrise du ballon. Mais en contre, YS aura la possibilité de faire mal, peut-être par l’intermédiaire de Marley Aké ou des deux attaquants, Carlos et Mahious, que je trouve tous les deux très intéressants. » Alors que la première opposition de la saison s’était disputée à huis-clos, à La Maladière, le 30 juillet dernier, celle-ci pourrait se disputer à guichet-fermés, puisque plus de 3’000 billets ont déjà trouvé preneur.

#AllezYS