Notre immersion au sein du mouvement juniors d’Yverdon Sport & Région se poursuit. Ce deuxième volet se consacre à l’identité et à la direction prise par la relève d’YS.

Son crédo a toujours été le même. Philippe Demarque est un formateur, de ceux qui ont pour objectif premier la progression et l’émulation de ses joueurs. Sa philosophie est fondée sur la continuité. A Yverdon Sport, d’ailleurs, le responsable juniors évolue dans un environnement qui lui correspond. Peut-être aussi parce que c’est lui qui en a dessiné les contours, à force de travail et d’abnégation. Son message semble avoir bien passé au fil des saisons, et le mouvement juniors d’Yverdon Sport & Région récolte aujourd’hui les fruits de cette vision à long terme. 

Ainsi, la relève d’YS compte aujourd’hui sept équipes, dont trois à l’échelle nationale (FE12, FE13 et FE14). Chaque catégorie d’âge est représentée, l’une est même doublée (M13). L’objectif est de faire progresser les jeunes vers un objectif commun de manière à accompagner un maximum d’entre eux à la première équipe d’Yverdon Sport. Ce fut notamment le cas de Nehemie Lusuena ou de Raphaël Glauser. A une autre échelle, Jordan Lotomba (OGC Nice) ou encore Théo Rochat (Lausanne-Sport) sont également passés par la Cité thermale. 

Les FE13 d’YS, ici lors d’une opposition interne.

Se professionaliser

Chacune de ces équipes suit donc un programme d’entraînement mensuel plus ou moins identique. Une semaine, l’accent est mis sur l’attaque. Une autre, sur la défense. «On essaie de se professionaliser. On a des caméras mais aussi des GPS que l’on fixe pour analyser la performance individuelle de chacun, comme c’est le cas pour les FE14. Cela leur permet d’avoir un retour concret à travers des statistiques et des images à l’appui.»

Pour Philippe Demarque, la formation de la relève rime automatiquement avec la mise à disposition d’entraîneurs qualifiés. «L’objectif est d’avoir les meilleurs entraîneurs chez les plus petits déjà. Et actuellement, nous avons certainement ce qui se fait le mieux dans la région.»

Philippe Demarque est satisfait de la direction prise par la relève d’YS

Un parcours qui n’est pas figé 

S’il existe une continuité dans l’évolution des joueurs et que ceux-ci sont susceptibles, à la fin de la saison, de monter à l’échelon supérieur, cela ne signifie pas pour autant que la porte est fermée à d’autres talents. «Chaque année, nous voyons des éléments qui sortent du lot. Mais peut-être que, l’année d’après, celui qui semblait au-dessus ne sera plus qu’un joueur de niveau moyen, tandis qu’un autre aura pris sa place. La progression n’est pas toujours linéaire», raconte Jason Brunet, un des entraîneurs des FE12. 

Ce qui signifie que la porte est également ouverte pour des jeunes provenant d’autres mouvements juniors. «Nous observons des différences de niveau mais aussi de motivation au sein d’un effectif. De notre côté, nous essayons de composer avec cela pour les diriger au mieux par la suite», détaille Raphaël Guignard (FE12). Et son associé, Albino Bencivenga, d’ajouter : «Il y a toujours des yeux un peu partout. Dans l’autre sens, on réintègre aussi facilement un joueur d’un club partenaire.»

Malgré l’arrêt du championnat, les joueurs ne se font pas de cadeaux sur le terrain (ici les M13).

Logés à la même enseigne

Avec l’arrivée soudaine du nouveau Stade municipal, la relève a en tout cas de quoi être stimulée par l’environnement dans lequel elle évolue. «J’espère que les enfants ont des étoiles dans les yeux et que cela leur donnera envie de jouer tout en haut, avoue Philippe Demarque. Actuellement, on tourne à 350 juniors et le but serait d’arriver à 600 d’ici à deux ans. Le tout en conservant la qualité au sein de nos équipes.» Aussi, le responsable juniors aimerait bien créer des M9 M10 et M11, afin de dynamiser encore davantage la pyramide à sa base. 

Au Municipal, les diverses formations se côtoient, elles qui s’entraînent quasiment toutes les unes à côté des autres. Un cadre stimulant, presque enivrant, selon Raphaël Guignard. «Ils sont baignés par cette atmosphère footballistique. Les entraîneurs parlent le même football. Les mercredis, on travaille en ateliers où les coachs sont mélangés. Il y a une alchimie.» Jason Brunet abonde d’ailleurs dans ce sens : «Il y a deux ans, je devais aller les chercher pour la question des ramasseurs de balle. Désormais, nous devons refuser du monde !»

Le mot de la fin appartient à Albino Bencivenga, ancien buteur d’Yverdon Sport. «Il y a quelque chose qui est revenu à Yverdon, c’est clair. »

© Photo : Flashpress/ Allenspach

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