Il aura fallu attendre la seizième rencontre de championnat pour que les joueurs d’Yverdon Sport connaissent leur première défaite de l’exercice. Quinze rencontres sans défaite, c’est un beau record pour YS. Mais dimanche, dans un déplacement périlleux au Tessin, qui possédait d’ailleurs toutes les caractéristiques du guet-apens par excellence tant la formation de Bellinzone jouait ses dernières cartes dans cet affrontement, les Yverdonnois sont tombés sur plus fort qu’eux. Ou du moins sur une formation qui s’est montrée solide défensivement, et qui a su frapper quand il le fallait. Comme lorsque le redoutable Orlando Magnetti a envoyé une merveille de coup-franc – l’unique réussite de la partie – dans la cage défendue par le portier Martin, lequel n’a rien pu faire face à la précision chirurgicale de cette frappe du droit.

YS a laissé passer sa chance

Comme ce fut le cas lors des dernières rencontres, la troupe d’Anthony Braizat n’est pas parvenue à dicter le tempo et le jeu qui était le sien en début de saison. Sauf que, pour la première fois, ces errances se sont matérialisées par une défaite frustrante, que l’on peut également qualifier de dommageable à ce moment-là de la saison, face à un adversaire qui pouvait quasiment être exclu de la course à la promotion en cas de défaite face aux Verts. Plus que le résultat et la perte de trois points, les Yverdonnois ont semblé en manque de solutions, d’idées, de percussion mais encore de cohésion pour espérer un autre dénouement face à des joueurs de Bellinzone nettement plus appliqués. Et malgré la présence de près de 50 supporters d’YS ayant fait le déplacement.

Kévin Djacko. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH

L’entame de rencontre laissait pourtant présager un tout autre scénario. Marculino Ninte a notamment eu une belle occasion après moins d’une minute de jeu, avant que Norman Peyretti n’ajuste le poteau deux minutes plus tard. Ils venaient de laisser passer leur chance, et le train ne s’est plus vraiment (re)présenté par la suite. En face, Russo et consorts ont peu à peu stérilisé les offensives des Vaudois, reprenant l’emprise du jeu à leur compte, sans toutefois vraiment se créer d’occasions dangereuses. Même s’ils ne cherchaient pas forcément à présenter un football esthétique, les locaux se sont montrés patients et ont su faire un bloc hermétique après le thé, ne laissant ainsi que très peu d’espaces. Les blessures de Frank Nioby et de Mustafa Sejmenovic, ainsi que le carton rouge de Shaho Maroufi, n’ont en rien arrangé les affaires des Yverdonnois qui n’ont, cette fois, pas réussi à revenir au score.

« Ce truc en plus que nous n’avions pas »

Conscients d’être passés à côté de leurs pompes dans ce match au sommet, Kevin Djacko et ses coéquipiers évoquent diverses raisons à cette contre-performance: « Au début, nous étions bien en place, bien dans la partie. Ensuite, ils se sont mis en route et nous ont créé des problèmes. Nous avons connu un gros manque d’efficacité et avons commis des erreurs bêtes. Le fait de terminer le match à dix ne nous a pas aidé non plus. Au final, c’est nous qui sommes passés à côté de notre rencontre, il n’y a rien à dire de plus. Nous devons analyser nos erreurs et passer à la suite. »

Ali Kabacalman. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH

Un sentiment partagé par le milieu de terrain Ali Kabacalman: « On effectue un très bon début de match, en se créant des occasions que nous n’avons pas concrétisées. Au fil des minutes, les joueurs de Bellinzone ont pris confiance. Ils avaient plus d’envie, et avaient ce petit truc en plus que nous n’avions pas. Maintenant, il faut simplement se concentrer sur le prochain match et retrouver ce dynamisme qui nous a fait défaut aujourd’hui (ndlr: dimanche) » Samedi, c’est en effet le Stade Nyonnais qui se rend au Stade Municipal. Equipe en forme du moment, elle aura le ferme intention de bousculer Yverdon Sport pour recoller au classement lors de cette ultime partie de l’année. Qui plus est dans un derby vaudois.

Une fête samedi

La rencontre de samedi s’apparente d’ores et déjà à une grande fête, et ce pour plusieurs raisons. En plus de cette série de quinze matches sans défaite et de la première place au classement, c’est également l’occasion de dire au revoir au Stade Municipal. Ce dernier va en effet subir de gros travaux de rénovation dès le lundi 18 novembre. Samedi représente l’ultime occasion de se remémorer les moments forts – depuis 60 ans –vécus dans l’enceinte de la Cité thermale. L’entrée pour la rencontre sera gratuite et des surprises attendent nos supporters pour cette ultime bataille de l’année. À samedi !

© Photo : Flashpress/ Allenspach