Entraîneur à Yverdon Sport depuis la fin de l’année 2017, Modou Boye a fait de la formation de jeunes son principal cheval de bataille. A trente ans, il se sent plus que jamais impliqué dans sa mission.

Son diplôme A d’entraîneur pourrait lui permettre de diriger une équipe en Promotion League, ou d’assister sur un banc en Challenge League. Un dessein qui ne fait à ce jour pas spécialement vibrer Modou Boye, actuel entraîneur des M15 d’Yverdon Sport. Sa réalité à lui, celle qui alimente et pimente son quotidien, c’est les jeunes. Car ils constituent à ses yeux une base essentielle dont tout club devrait accorder une importance majeure. Et à YS, où la première équipe a retrouvé le monde professionnel l’été dernier, il se sent parfaitement à sa place.

A Yverdon, Modou Boye se sent investi d’une mission, celle de structurer avec ses compères entraîneurs un maximum l’Academy. «Professionnaliser le club revient aussi à améliorer sa base, sa structure. Les jeunes doivent s’identifier un maximum à ce club afin d’avoir un but, celui d’accéder à la première équipe.» Le dernier échelon de la pyramide que Modou Boye connaît bien pour avoir lui aussi évolué en tant que joueur semi-professionnel en France, en National (D3 française). 

Depuis dix ans

C’est d’ailleurs l’apprentissage de ce football, celui où la frontière entre le monde amateur et professionnel et si fine, celui où la direction que l’on s’apprête à prendre est sans cesse semée d’incertitudes, qui a poussé le longiligne joueur d’origine sénégalaise à se tourner vers le coaching. «A vingt ans, la concurrence était trop grande dans la région parisienne. Les profils de joueurs sont tous très similaires, c’est un peu un circuit fermé. Tu peux rapidement aller en haut, mais tout aussi vite aller en bas, raconte-t-il. Du coup, j’ai décidé d’entraîner.»

Cela fait désormais dix ans que Modou Boye prodigue des conseils depuis le bord des terrains. Dans l’Hexagone, il a entraîné dans différents clubs : Champagnole, Besançon ou encore les Lilas. A chaque fois dans les catégories juniores, des M9 au M18. «Je me poserai la question d’arrêter d’entraîner les jeunes le jour où l’un d’entre eux parviendra à devenir footballeur professionnel. Pour l’instant, ce n’est pas encore le cas», en rigole l’entraîneur d’Yverdon Sport.

Celui qui coach désormais les M15 aux côtés de Romuald Neves et Johann Demarque est arrivé au Stade municipal par l’intermédiaire du responsable de l’Academy, Philippe Demarque. Tous les deux se sont rencontrés lors d’un match de préparation entre Champvent et Vallorbe. Arrivé en cours de saison, il a tout d’abord débuté en donnant un coup de main une fois par semaine avant de prendre place sur le banc des FE14.

Modou Boye ici à l’entraînement des M15.

Ramener de l’engouement

L’environnement qu’il a trouvé à Yverdon Sport lui correspond. Les entraîneurs de l’Academy maximisent les échangent entre eux afin d’assurer des similitudes et une continuité dans les méthodes d’entraînement. L’entente est aussi excellente aves les collaborateurs de la Ville d’Yverdon. «Les jardiniers du Stade sont incroyables et très compréhensifs. Pour l’organisation de l’YS Camp, la collaboration se passe toujours très bien. Récemment, la Ville nous a mis à disposition une salle pour que les jeunes puissent prendre le repas de midi. Très rapidement, ils nous ont aussi réservé une partie de la patinoire pour une initiation au patinage. Non, franchement, c’est la classe.»

Autant de bonnes relations qui lui permettent, entouré d’autres éducateurs du club, de participer à l’organisation de manifestations comme l’YS Camp ou l’YS Cup. «Le premier nommé offre l’opportunité aux jeunes, notamment ceux qui n’évoluent pas au club, de découvrir notre football et surtout de s’épanouir. De notre côté, c’est aussi l’occasion d’amener un peu d’engouement à l’Academy, de la mettre en lumière.»

A l’image de Modou Boye, le travail effectué par tous les coachs d’Yverdon Sport est primordial alors que près de 460 juniors composent le club, des P’tits Footeux aux M21. Un grand merci à tous ces éducateurs !

© Photos : Flashpress/ Allenspach