Les 1400 spectateurs du Stade Municipal pensaient que la réussite de la tête signée Aravidis en première mi-temps allait suffire leur équipe pour récolter les trois points. Longtemps, les Verts ont en effet réussi à contenir les velléités des attaquants du Stade Nyonnais. En optant une disposition relativement reculée sur le terrain – de manière volontaire ou pas, difficile à dire – les Yverdonnois sont, durant huitante-neuf minutes, parvenus à faire un bloc suffisamment hermétique pour conserver cette longueur d’avance. Une option payante, jusqu’à ce que Jordi Nsiala ne réussisse à prendre le dessus sur son vis-à-vis pour égaliser (90e) et ainsi doucher les espoirs et les plans d’Yverdon Sport.

Adriano De Pierro. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH

« Même si nous n’étions pas en possession de la balle en fin de rencontre, nous nous faisions mal. C’était un travail défensif de la part de toute l’équipe et nous voulions tenir ce résultat. Hormis quelques frappes lointaines, notre adversaire ne s’est pas montré réellement dangereux », relevait le capitaine du jour Adriano De Pierro, naturellement déçu d’avoir encaissé ce but dans les tous derniers instants de la rencontre. Le défenseur relevait toutefois le positif de cette ultime rencontre de l’année. « L’équipe n’a pas perdu, et elle demeure toujours en tête du championnat. C’est aussi cela que je retiens au terme de cette rencontre. »

Un jeu en-dessous

Sauf que, force est de constater, le spectacle proposé par les Verts ne fut pas vraiment à la hauteur ce samedi. Il y a plusieurs raisons à cela, et commençons par louer le mérite du Stade Nyonnais, qui a sans cesse mis le pied sur le ballon et tenté de développer un jeu construit depuis derrière. Sans jamais balancer, les hommes de Ricardo Pereira ont privé leurs adversaires du cuir, laissant ainsi les Yverdonnois s’astreindre à sa quête. Epuisés – du sang neuf aurait peut-être été bénéfique – ces derniers ont essentiellement évolué en contre-attaque en fin de partie, et auraient bien pu réussir un parfait hold-up lorsque Aravidis s’est écroulé dans la surface, bousculé par son adversaire. « Je suis relativement proche de l’action et j’ai la forte impression qu’il est déséquilibré. Après, l’arbitre me dit qu’il y a un contact, mais pas suffisamment pour siffler un penalty. Au final, c’est à l’arbitre que revient la décision », avouait Adriano De Pierro.

Ensuite, la raison de la déception de ce match nul provient également des attentes soulevées par le début de saison stratosphérique des joueurs d’Anthony Braizat. En alignant les succès avec cinq buts d’écart, ils dégageaient un sentiment de puissance et d’assurance rare à ce niveau, ce qui n’est plus vraiment le cas actuellement. Depuis, les adversaires, en affrontant le leader, en font toujours un petit peu plus qu’à l’accoutumée, espérant frapper un gros coup. Et de l’autre côté, la formule appliquée par Yverdon Sport ne réussit plus, et les vertus qui ont permis d’infliger des corrections en championnat et de bousculer Xamax en Coupe de Suisse – à savoir un pressing incessant, un jeu à une touche et une efficacité à tout épreuve – se sont peu à peu estompées. Mais l’équipe, le staff et le club le savaient: le championnat ne ressemblerait pas à un long fleuve tranquille. Et des périodes plus compliquées sont tout à fait légitimes au cours d’une saison.

« Tactiquement, on n’a pas su les contrer »

Le derby joué face au Stade Nyonnais est donc l’exemple parfait de cette baisse de régime. « Nos adversaires créaient énormément de mouvements, permutaient et jouaient à une touche de balle. A l’inverse, on s’est passablement fatigués et nous n’avions aucun point d’appui à la récupération du ballon, regrettait le portier Kevin Martin. Même si nous avons tenu la baraque derrière un bon bout de temps, ce n’était pas une bonne idée de reculer si bas sur le terrain en deuxième période, en espérant que l’un de nos attaquants puisse réussir l’exploit d’aller au but. Tactiquement, on n’a pas su les contrer »

Kevin Martin. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH

Si ce match nul n’est pas optimal dans la course à la promotion, il ne s’apparente pas non plus à une catastrophe. A la pause, les Yverdonnois comptent sept unités d’avance sur Rapperswil et huit sur Carouge. Avec un goal-average de +30 (meilleure attaque et meilleure défense), les voyants sont toujours au vert du côté du Stade Municipal. « Et nous avons joué deux adversaires directs, à savoir Bellinzone et Nyon, dans ce second tour », rappelait Kevin Martin. A noter encore que les joueurs d’YS ne sont pas tout à fait en vacances, eux qui continueront à s’entraîner durant deux semaines.

© Photo : Flashpress/ Allenspach