Boris Cespedes et Yverdon Sport reçoivent le LS ce samedi au Stade municipal, pour le deuxième duel de la saison entre les deux équipes. Le milieu de terrain des Verts (28 ans), arrivé de Servette cet été, connaît cette rivalité. L’occasion de nous plonger un peu plus dans l’intimité de Boris Cespedes. Interview.

YS : Boris Cespedes, Yverdon Sport sort d’une défaite à Bâle et attend son voisin du Lausanne-Sport ce week-end. Il y a des regrets par rapport au match perdu dimanche au Stade Saint-Jacques ?

BC : C’est un peu embêtant lorsque l’on regarde le classement. On se dit qu’il y avait possibilité de faire des points face à ce FC Bâle en manque de confiance. Ce d’autant plus que l’on entre bien dans notre seconde période. J’avais un bon pressentiment à la suite de l’égalisation, mais au lieu de pousser nous avons inconsciemment reculé. Tout n’est cependant pas à jeter. Nos nouveaux préceptes de jeu nécessitent un temps d’adaptation et les premières intentions ont déjà bien été appliquées je trouve.

YS : Samedi, nous recevons le Lausanne-Sport. Pour avoir évolué durant toute ta carrière à Servette, c’est un duel que tu connais bien…

BC : Oui et j’en garde des souvenirs positifs puisque les résultats ont été la plupart du temps en notre faveur avec Servette. Je me souviens d’un derby à la Praille après lequel nous étions mathématiquement promus en Super League (ndlr : 10 mai 2019, victoire 3-1). Il y a aussi eu des derbies épiques sous la neige à la Pontaise. Ce sont des matchs que l’on a toujours envie de jouer, de gagner. Personnellement, ce sera mon premier derby à domicile sous les couleurs d’YS. J’ai hâte de voir ça. Hâte de le vivre !

YS : À 28 ans, Yverdon Sport est seulement ton deuxième club. La stabilité, c’est quelque chose d’important pour toi dans le football comme dans la vie privée ?

BC : J’ai toute ma famille, tous mes amis à Genève. À partir de là, quand j’ai senti que le club ne comptait plus vraiment sur moi l’année dernière et que, footballistiquement, mon statut n’évoluait plus trop ­– certainement de ma responsabilité aussi, bien sûr ! – j’avais envie de trouver un cadre assez proche de celui que j’ai toujours connu. Jouer à Yverdon Sport me permet de rester vivre à Genève. Et honnêtement je suis très content de l’accueil réservé par le club et je ne regrette à aucun moment mon choix. J’avais des offres un peu plus exotiques, mais à YS je savais à quoi m’attendre en connaissant certains coéquipiers. Et la stabilité familiale m’est importante avec deux enfants en bas âge. Je venais déjà regarder des matchs ici au Stade municipal lorsque Bruno Caslei (ndlr : entre 2018 et 2020, en Promotion League), un très bon ami, y évoluait.

« Jouer à plus de 3’500 mètres d’altitude, c’est vraiment extrême si nous n’y sommes pas habitués. La répétition des efforts est difficile. »

Boris Cespedes

YS : Boris Cespedes c’est aussi 13 sélections et un but en équipe nationale de Bolivie. D’ailleurs, tu as rejoint la sélection relativement tard, à 25 ans. Raconte-nous comment cela s’est fait.

BC : J’ai toujours eu des contacts mais c’est avec les sélections suisses juniors que j’ai évolué (jusqu’en M19). Au départ, tu as toujours l’espoir d’être un jour appelé avec les A, et cela ne s’est jamais fait. La Bolivie m’a fait comprendre qu’elle comptait ensuite sur moi, c’était pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2022. Lors de mon premier rassemblement, nous affrontons le Brésil puis l’Argentine. C’était quelque chose… 

YS : Et il y a ce stade, le Hernando Siles Stadium, situé à plus de 3’600 mètres d’altitude. Quelle y sont les sensations ? 

BC : Ce sont vraiment des conditions extrêmes ! Pour des personnes moins habituées comme moi, on ressent vraiment ce manque d’oxygène. Et la répétition des efforts devient très difficile. Le sélectionneur prend en compte ce point : ce sont souvent les joueurs du championnat national qui sont alignés à domicile, et ça peut être un avantage. La composition change souvent une fois à l’extérieur.

YS : Tu es donc plus régulièrement aligné lorsque la Bolivie évolue à l’étranger ?

BC : Exactement ! Cela peut paraître particulier vu de l’extérieur.  

YS : Quel est le joueur le plus fort que tu aies affronté ?

BC :  Il y a en a deux, Neymar et Messi. Franchement, c’est très dur de défendre face à eux. Ils décrochent extrêmement souvent… Ils ont l’air fort à la télévision, mais ils le sont encore davantage quand tu les affrontes. Sur le terrain, tu te rends encore plus compte de leurs qualités.

YS : D’un point de vue plus privé, la famille et les amis occupent une place importante dans ton quotidien, c’est juste ?

BC : Totalement. Une fois l’entraînement terminé, nous prenons le temps de passer du temps en famille, au parc. Je vis à Carouge, dans un environnement qui bouge pas mal. Nous allons régulièrement au parc, au café. En fin de journée, nous nous mélangeons beaucoup avec nos amis. Autant des amis rencontrés à travers le football que ceux connus plus tôt, à l’école.

Le numéro 5 a inscrit à Bâle soit troisième but de l’exercice.

YS : Dimanche à Bâle, tu as pris tes responsabilités sur le penalty égalisateur. On a senti énormément de calme sur cette action malgré la pression de la Muttenzerkurve. D’où tires-tu ce flegme ?

BC : Bon tout d’abord on n’a jamais envie de manquer un penalty, donc pour le transformer il faut faire preuve d’une bonne concentration. D’autant plus là, avec les fans du FC Bâle derrière. Mais c’est une atmosphère que j’aime bien, qui me fait un peu penser à certains matchs avec la sélection bolivienne. Oui, tu entends les gens, tu les vois, tu le sens aussi. Mais au moment où tu prends le ballon, il faut être dans ta bulle. Et puis après j’aime bien observer le déplacement du gardien pour prendre ma décision. Alors oui, ça aide d’avoir une personnalité calme.

YS : En puis trois buts en trois matchs, c’est un joli bilan. Tes amis te chambrent un peu avec ces statistiques assez folles pour un milieu défensif ?

BC : Les potes me chambrent, oui. C’est la première fois de ma carrière que je réalise un tel enchaînement (ndlr : rires). Malheureusement, il n’a pas rapporté beaucoup de points. Normalement, je suis quelqu’un qui marque pas mal à l’entraînement et très peu en match. Alors si je peux poursuivre sur cette lancée…

YS : À noter que tu as effectué tes débuts en professionnel au poste d’attaquant.

BC : Oui, j’ai évolué devant jusqu’à ce que le coach de l’époque me fasse reculer. Je pense que je n’avais pas les qualités athlétiques pour jouer devant. Ma technique était plutôt mon fort, ça faisait donc sens de descendre d’un cran. Disons que je retrouve un peu les sensations d’avant !

Nous remercions Boris Cespedes pour le temps accordé à cet interview et lui souhaitons un excellent Match des Vaudois et une belle suite de saison avec les Verts !

#AllezYS