S’il n’est jamais facile de venir s’imposer sur ce petit terrain de
Juchhof – face à une équipe, YF Juventus, qui a l’habitude de lorgner les
profondeurs du classement depuis plusieurs saisons – c’est aussi car la
formation de la banlieue zurichoise s’y sent particulièrement à l’aise. Samedi,
à l’occasion de la septième rencontre de championnat, les joueurs d’Yverdon
Sport ont en fait l’amère expérience, eux qui sont passés tout proche de
rentrer bredouille de leur déplacement.
Un adversaire à la hauteur
Certes, Yverdon Sport a certainement réalisé la performance la moins aboutie de sa saison ce week-end. Sans réellement réussir à installer son jeu ni à faire tourner le ballon comme elle en a l’habitude de le faire, la troupe d’Anthony Braizat n’a pas non plus réussi à entrer dans la partie comme elle le souhaitait, à savoir en prenant dès l’entame de match son adversaire par la gorge. Au contraire, ce sont les Zurichois qui sont entrés fort dans la rencontre, se créant notamment quatre actions de buts en moins d’une minute. Sans des arrêts décisifs de Kevin Martin, les Yverdonnois auraient pu être menés après cinq minute de jeu déjà. Oui, YF Juventus pointait à l’avant-dernière place du classement avant ce match (ce qui est également valable au terme de celui-ci), mais les Alémaniques n’avaient rien d’un reléguable, ce samedi.
YS s’est exposé au contre
On l’a dit, les Yverdonnois n’ont pas exercé leur pressing habituel en début de match. « C’est difficile à trouver une raison à cela. Même si nous étions conscients de la qualité de notre adversaire, nous nous sommes peut-être montrés un peu trop sûrs de nous. Il manquait de l’envie », résumait au terme des débats l’ailier Ridge Mobulu. Et comme les Verts n’ont pas l’habitude d’être bousculés – malgré l’ouverture du score de Sébastien Le Neün – et qu’ils n’ont pas réussi à faire le break, le doute s’est peu à peu installé.
Ridge Mobulu. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
Car des chances de buts, les Nord-vaudois en ont eues, notamment en seconde mi-temps. Hugo Fargues ou encore Marculinho Ninte auraient pu faire le break. Au lieu de cela, ils se sont exposés aux contres, laissant dès lors des espaces béants dans la défense que n’ont pas manqué d’exploiter les Zurichois pour inscrire trois réussites après la pause. Un écart trop conséquent, semblait se dire la quinzaine de supporters yverdonnois ayant fait le déplacement.
Sébastien Le Neün marque encore. Il est félicité par Lusuena et Ciarrocchi. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
Un doublé qui fait du bien
La révolte a pourtant été lancée par Ridge Mobulu. Dans les arrêts de jeu, et en moins de trois minutes, l’Yverdonnois a trompé par deux fois la vigilance du portier zurichois. « C’est sûr que cela fait plaisir, mais c’est également le fruit du travail de l’équipe. Elle y a cru jusqu’au bout. » Une force de caractère remarquable pour une formation qui n’avait pas l’habitude de se retrouver dans de pareilles circonstances. « D’après le classement et nos ambitions, nous sommes l’équipe à battre. Du coup, toutes les formations du groupe seront désireuses de faire un résultat face à Yverdon. Ce résultat final démontre que chaque rencontre à jouer sera difficile, et que nous devons faire attention à tous nos adversaires. »
A la veille du déplacement d’Yverdon Sport à Zürich, où la «une» s’en va
affronter YF Juventus, Nehemie Lusuena a accepté de nous livrer son ressenti
sur son début de saison ainsi que sur la rencontre de ce week-end. Un exercice
qui n’avait pas débuté de la meilleure des manières pour lui, qui s’était
notamment fait expulsé lors de la première journée face à Bellinzone.
Des débuts compliqués
Milieu récupérateur qui ne rechigne jamais à aller au duel, Nehemie Lusuena est l’archétype du joueur qui a tendance à irriter ses adversaires. Infatigable dans l’entrejeu, l’Yverdonnois est toujours prêt à mettre un pied, un genou, une épaule ou encore une main pour remporter un affrontement ou annihiler une offensive. Face à Bellinzone, en ouverture de championnat, son jeu lui a cette fois-ci faut défaut et il n’a pas pu terminer la rencontre, écopant d’un deuxième carton jaune, synonyme d’expulsion. Conséquence? Une suspension pour la rencontre face à Nyon. Pire: lors de la trosième ronde, face à Sion II, alors que Nehemie Lusuena est à nouveau aligné dans le dispositif d’Anthony Braizat, il commet une bévue qui permet aux Sédunois d’ouvrir le score à la demi-heure de jeu. Le jeune joueur de 21 ans est ensuite remplacé à la mi-temps (victoire finale d’YS 2-1). Il y a mieux, pour démarrer une saison.
Nehemie Lusuena et Shaho Maroufi. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
Une confiance maintenue
De quoi faire douter l’Yverdonnois ? Pas la moindre. Pour cela, il
a notamment pu compter sur la confiance de son entraîneur, Anthony Braizat.
«Contre Sion, je suis vraiment passé à côté de mon match, avoue-t-il. Malgré
tout, le coach a continué à me prodiguer de nombreux conseils. Depuis le début
de la préparation, il me parle énormément et n’hésite pas à me dire ce que je
fais de faux, mais également ce qui est juste.» Aligné par la suite, Nehemie
Lusuena a retrouvé la confiance, alignant dès lors les rencontres comme
titulaire. Depuis le début du championnat, il est l’un des éléments le plus
utilisé par son entraîneur, lui qui a déjà passé 405 minutes sur le terrain
(sans compter sa titularisation en Coupe de Suisse). «Désormais, je dois encore
améliorer les statistiques et devenir plus décisif.»
L’entente avec Kabacalman
S’il n’est pas encore apparu sur le tableau des buteurs, l’Yverdonnois a tout de même délivré une passe décisive lors des six premières rencontres de la saison, provoquant également un pénalty transformé par Christos Aravidis face à Zürich II. A mi-terrain, il fait régulièrement la paire avec Ali Kabacalman, un duo qui offre une certaine complémentarité: «On ne se connaissait pas du tout avant la reprise, mais il y a un très bon feeling qui est apparu tout naturellement. Il s’occupe davantage de la relance, et moi de la récupération.» Avec le retour au jeu de Bruno Caslei et, d’ici une à deux semaines, de Florian Gudit, l’entrejeu d’YS promet de faire des étincelles cet automne. Car oui, il n’est pas anodin dans le prolifique début de saison des Verts.
Le latéral Belly Vumbi marque (au centre), ses coéquipiers et tout le banc se lève pour le féliciter. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
L’adversaire : YF Juventus
Sur le chemin d’Yverdon Sport de dressera un nouvel adversaire
zurichois, ce samedi. Au Juchhof, un petit terrain sur lequel il n’est jamais aisé
de s’imposer, les Yverdonnois affronteront l’antépénultième du classement Young
Fellows Juventus. Il y a deux ans, les hommes d’Anthony Braizat avaient eu
toutes les peines du monde à passer l’épaule, finissant par remporter les trois
points grâce à une réussite sur pénalty de Djibril Cissé (victoire 2-1). La
saison dernière, les choses ont été un peu plus aisées pour les Verts, qui
s’étaient imposés 3-1 grâce notamment à un doublé d’Alessandro Ciarrocchi.
Auteurs de débuts mitigés, les Zurichois ne se sont pas encore imposés cette saison. Après trois matchs nuls initiaux, ils restent sur trois revers consécutifs lors de leurs trois dernières rencontres. Du côté d’YS, la philosophie de jeu ne va pas évoluer, comme le souligne Nehemie Lusuena. «Nous allons rester fidèles à nos principes et tenter d’agresser notre adversaire d’entrée de jeu et ce durant les vingt premières minutes. Si nous marquons rapidement, alors il sera plus aisé pour nous de développer notre football. Ce sera à nous de jouer libérer, sans pour autant relâcher nos efforts.» L’objectif est clair: revenir de Zürich avec une septième victoire en autant de rencontres, afin de creuser encore peu plus l’écart en tête du classement.
Non, les joueurs d’Yverdon Sport ne se semblent pas se reposer sur leurs lauriers en ce début de championnat. Victorieux nettement de Köniz mercredi dernier (5-0), les hommes d’Anthony Braizat ont remis l’ouvrage sur le métier, samedi au Stade Municipal, pour finalement s’imposer sur le même score face à Zürich II. Et à nouveau, la performance est à mettre au crédit du groupe dans sa totalité, tant les Yverdonnois se sont montrés supérieurs à tous les niveaux. Intraitables défensivement – le portier Kevin Martin n’a eu qu’un seul tir à arrêter –, ils ont multiplié les offensives, notamment en première période. À la mi-temps, le score était déjà scellé : YS menait de quatre longueurs face à une jeune formation qui n’avait simplement pas voix au chapitre.
Comme souvent cette saison, le danger est venu de tous les côtés face à
la seconde garniture du FCZ. Ninte par deux fois, Aravidis, Vumbi et Zeneli ont
trouvé le chemin des filets. Un éclectisme au niveau de la réalisation qui
dénote une sacrée force de frappe dans les rangs d’Yverdon Sport. «Ce qui fait
notre force, c’est réellement la détermination et la qualité du groupe,
relevait Muamer Zeneli. Du début à la fin, nous cherchons à accroître notre
domination. Surtout, chaque joueur de l’effectif est capable de marquer, et
l’on ne se repose pas uniquement sur un seul joueur.»
Un effectif qui tourne
Preuve en est de la qualité du groupe, l’entraîneur Anthony Braizat a procédé à pas moins de sept changements par rapport à la dernière rencontre des siens. Avec un résultat inchangé: «En ce début de saison, les rencontres se succèdent et il y a logiquement un certain turn-over qui s’effectue. Il faut donc accepter les décisions et faire passer le groupe avant sa propre personnalité», expliquait Muamer Zeneli, titulaire pour la trosième fois de l’exercice.
Muamer Zeneli. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
Samedi, le milieu offensif des Verts a inscrit sa première réussite de la saison, lui qui a également délivré quatre passes décisives depuis la reprise. A la 7e minute, il a parfaitement repris un centre du latéral Shaho Maroufi, montrant ainsi la voie à suivre à ses coéquipiers. «C’est vrai que ça fait plaisir de retrouver le terrain et le chemin des filets. Peu importe où l’entraîneur décidera de m’aligner, je désire aider l’équipe en répondant présent. Comme le font tous mes coéquipiers», concluait l’Yverdonnois, qui peut également jouer en tant que latéral, milieu défensif, ailier ou encore à la pointe de l’attaque, comme ce fut parfois le cas lorsqu’il évoluait à Bavois. A noter encore le retour au jeu du milieu de terrain Bruno Caslei après près de dix mois d’absence dû à une blessure. Entré en jeu à la 79e minute, l’Yverdonnois a semblé avoir retrouver toutes les sensations. Et nul doute que son équipe aura besoin de ses qualités techniques et de sa vision du jeu dans les rencontres à venir.
Après une année d’absence, Bruno Caslei est de retour. (c)FLASHPRESS/ALLENSPACH
Prochain rendez-vous samedi 7 septembre 2019 pour YS qui se déplacera du côté de Zürich pour y affronter le SC YF Juventus.
A l’approche de la confrontation face à la seconde garniture du FC
Zürich au Stade Municipal (samedi 17h30), le défenseur central Adriano De
Pierro a accepté de nous livrer ses impressions sur la qualité du football
proposer par son équipe. Il revient également avec nous sur le prochain
adversaire d’YS, lequel devrait se montrer joueur et habile avec le ballon.
Son brassard de capitaine
Même s’il n’a pas toujours été titularisé depuis le début de l’exercice,
Adriano De Pierro a l’habitude de répondre présent lorsqu’il est appelé à faire
la paire en défense central. Mercredi dernier, aligné aux côtés de Sébastien Le
Neün, le Vaudois d’origine a hérité du brassard de capitaine. Une gratification
honorable pour le défenseur qui a entamé sa quatrième saison sous les couleurs
d’Yverdon Sport. «Cela fait toujours plaisir d’avoir la responsabilité de
représenter l’équipe mais aussi le club. D’autant plus ici, où l’état d’esprit
général est remarquable.»
Au-delà de l’obtention certes temporaire du brassard de capitaine,
Adriano De Pierro s’est également distingué en inscrivant la cinquième réussite
des siens mercredi dernier face à Köniz. L’occasion pour lui de suivre la voie
des centraux Mustafa Sejmenovic et Sébastien Le Neün, respectivement auteur de
trois et deux buts depuis le début de la saison. «Avant tout, l’objectif pour
nous, les défenseurs, est de tout mettre en œuvre pour maintenir notre cage
inviolée. Maintenant, on s’aperçoit que les attaquants fournissent un effort
considérable dans le repli défensif, alors c’est également à nous d’apporter
notre contribution devant. Et si nous pouvons le faire en marquant, c’est
encore mieux.»
Le niveau de jeu de l’équipe
Depuis le début de l’exercice, Yverdon Sport a remporté les cinq
rencontres qu’il a disputées en championnat. Avec seize buts inscrits pour
uniquement deux encaissés, la troupe d’Anthony Braizat peut se targuer de
réussir des débuts en trombe malgré un calendrier qui lui offrait des
adversaires coriaces d’entrée de jeu. Surtout, Adriano De Pierro et ses
coéquipiers ont le mérite de présenter un spectacle attrayant au public du
Stade Municipal. «C’est vrai que la qualité de jeu est élevée, mais cela n’est
pas le fruit du hasard. Depuis la préparation, chacun donne le maximum et tout
le monde se sent concerné. Maintenant, c’est à nous de ne pas tomber dans la
facilité.»
Alors qu’il a parfois été reproché à cette même formation de ne pas
jouer suffisamment au sol la saison dernière, la philosophie est tout autre
désormais. Avec un pressing haut permettant une récupération de balle rapide et
un jeu construit depuis l’arrière, YS n’offre que peu de possibilités à son
adversaire de se montrer à l’œuvre, tant la possession du cuire lui appartient
majoritairement. «C’est ce sur quoi nous insistons à l’entraînement, admet
Adriano De Pierro. L’idée est de sortir le plus proprement possible en évitant
un maximum les longs ballons.»
Le chiffre : 10
Soit le nombre de buts encaissés par Yverdon Sport lors de son premier
affrontement face à Zürich M21. Les plus fidèles suiveurs d’YS s’en souviennent
certainement. C’était un 17 mars 2013. En déliquescence, les Yverdonnois enchaînaient
les revers et ont reçu à cette occasion dix buts sur le terrain du FC Zürich
M21, pour ce qui constitue le plus large revers d’YS lors de ces dix dernières
années (score final : 10-1). Parmi les acteurs d’aujourd’hui, seul Florian
Gudit se trouvait sur le terrain lors de cet opprobre. Demain, Yverdon Sport
accueille son adversaire zurichois dans la peau du favori. Et une chose est
sûre : cette saison, les Verts se trouvent sur une tout autre dynamique. Ce
samedi, ils vont tout faire pour démontrer que les choses ont bien évolué en
six saisons.
La venue de Zürich
Dans un tout autre registre qu’à l’époque, YS reçoit cette fois-ci les
Zurichois avec le vent en poupe. Habitués de la catégorie de jeu pour y être
depuis sa création, les jeunes pousses du FCZ restent sur un championnat
2018-2019 mitigé, eux qui ont terminé à la 13e place finale. Avec
deux points en quatre rencontres, ils ne réalisent pas un départ canon cette
saison malgré les deux matchs nuls obtenus face au Stade Nyonnais et Cham. Attention
toutefois à cette formation de jeunes espoirs, dotée d’une certaine maîtrise
balle aux pieds. Ces derniers ont d’ailleurs toujours posé des problèmes aux
Yverdonnois ces dernières années, que ce soit lors de leur venue au Stade
Municipal ou sur leur terrain synthétique du Heerenschürli, proposant à chaque
fois un football attractif.
Pour avoir évolué dans une formation espoir, en l’occurrence YB M21,
Adriano De Pierro connaît la valeur de ce type d’adversaire. Les Zurichois
devraient proposer un jeu quelque peu similaire à ce qu’Yverdon Sport a
rencontré à l’entame de son exercice, soit face à Sion M21. «Ce sont des jeunes
qui sont en pleine forme physique et qui sont désireux de se montrer. Dans ce
contexte-là, l’expérience qui est la nôtre doit nous permettre de prendre le
dessus. Nous allons conserver nos principes habituels, c’est-à-dire aller les
chercher haut et d’entrée de match.»
Mercredi dernier face à Bellinzone, la seconde garniture du FCZ s’est
inclinée 2-1 et a écopé de deux cartons rouges. La première équipe ne jouant
pas ce week-end, il ne sera pas impossible de retrouver des éléments de la
formation de Ludovic Magnin ce samedi sur la pelouse du Stade Municipal.
«Sincèrement, cela ne change pas grand-chose pour nous. Ces joueurs ne
s’inscrivent parfois pas très bien au sein d’un collectif de jeunes bien rôdés,
puisqu’ils n’ont pas forcément leurs repères. Et nous sommes conscients de nos
forces.»