Leandro Fonseca (47 ans) vit désormais au Brésil où il entraîne une équipe aux côtés de son frère. La légende d’Yverdon Sport suit de près le retour des Verts dans le monde professionnel, que ce soit en Challenge League où à travers son périple en Coupe de Suisse.

Il suffit de jeter un œil aux réseaux sociaux de Leandro Fonseca pour se rappeler aux souvenirs indélébiles qu’il a laissés dans la Cité thermale. L’ancien attaquant vedette d’YS (65 buts inscrits en cinq saisons au total passées ici) ne cesse de retourner le temps en publiant des contenus historiques, la plupart liés à Yverdon Sport. C’est que le Brésilien n’est pas prêt d’oublier son aventure dans le Nord vaudois, où tout lui semblait alors étranger alors qu’il n’avait que 22 ans, où rien ne laissait présager un tel attachement pour une région si différente de là où il avait grandi. Nous l’avons contacté pour évoquer ensemble les belles récentes performances réalisées par YS, pour en savoir un peu plus aussi sur sa carrière actuelle et pour partager quelques souvenirs. «Pour les médias d’Yverdon Sport ? Bien-sûr que j’ai du temps à accorder. J’ai toute la vie, même, s’il faut ! »

YS : Leandro Fonseca, vous vivez actuellement au Brésil. Êtes-vous toujours actifs dans le football ?

LF : J’étais en effet revenu en Suisse. Mais avec la Pandémie, tout a été un peu plus compliqué que prévu. Alors je suis revenu au pays au mois de décembre 2021. J’ai la chance de travailler pour le football ici, en plus aux côtés de mon frère. Je suis assistant pour l’équipe de Rio Preto, en troisième division de l’Etat de Sao Paolo (ndlr : un club professionnel). C’est drôle, les couleurs du club sont aussi le vert et le blanc… Au Brésil, les championnats sont scindés par Etat. Et c’est seulement une fois arrivé en première division que l’on parle de compétition nationale.

YS : Entraîner avec son frère, c’est forcément spécial, non ?

LF : C’est une chance ! Vous savez, j’apprends beaucoup à ses côtés. Cela fait presque 20 ans qu’il est entraîneur. Moi, je débute. Par le passé il était un joueur à vocation défensive et moi je jouais devant. C’est pour cela que je m’occupe spécifiquement des attaquants ici. Mais nous sommes très complémentaires.

YS : Votre frère, il a eu une carrière de football en Europe, aussi ?

LF : Pas vraiment. Quand je suis arrivé en Suisse, il est également venu faire un essai. Tout d’abord à Wil, mais cela ne s’est pas avéré concluant. À Yverdon, ensuite, mais là aussi les choses ne se sont pas faites.

YS : Yverdon, justement, est en train de traverser une bonne période de son histoire. Les résultats en championnat sont bons et le club vient d’accéder aux demi-finales de la Coupe de Suisse. Depuis le Brésil, à près de 10’000 km, comment vivez-vous cela ?

LF : Tout d’abord j’ai toujours continué à suivre Yverdon Sport, même après mon départ du club. Vous savez pourquoi ? Car je dois beaucoup à ce club. C’est lui qui m’a permis de réaliser une carrière de professionnel. Et jamais je n’ai affronté YS après mon départ. Je devais être sur le banc lorsque ma nouvelle équipe y était opposée, comme avec Grasshopers. Aujourd’hui, les réseaux sociaux me permettent de suivre les résultats. Et je suis très content de voir que ceux-ci sont positifs.

Leandro, ici applaudi par Hugo Fargues en août 2019 lors du match YS-Xamax.

YS : Quels sont les liens qui perdurent avec le Nord vaudois ?

LF : J’ai encore des contacts étroits avec Nicolas Rouilly (ndlr : actuellement masseur au club) qui m’a beaucoup aidé lors de mon parcours à Yverdon et qui a sans cesse essayé de trouver des solutions pour moi. D’ailleurs, j’ai encore ma licence au FC Suchy-Sports ! Il y a aussi Ludovic Magnin, qui a retrouvé un banc en Autriche, avec qui nous échangeons régulièrement, ou encore Roman Friedli.

YS : Les supporters d’Yverdon Sport vous ont réservé une belle surprise lors du 1/4 de finale de Coupe contre le Lausanne-Sport, érigeant un tifo où vous apparaissez. Un bel hommage, non ?

LF : Mon fils était au stade pour ce match. C’est d’ailleurs lui qui m’a envoyé la photo. Il m’a dit «Regarde papa, c’est toi sur la banderole» et d’autres personnes ont confirmé. Quand tu quittes un club, tu penses que les gens vont t’oublier, car finalement tu n’étais que de passage. Et je remarque qu’à Yverdon ce n’est pas le cas. Il y a eu ce match avec Champvent contre YS II, il y a deux ans, où j’avais eu droit à un hommage des supporters. Une année plus tôt, j’ai pu donner le coup d’envoi du match de Coupe contre Neuchâtel Xamax. Et là, ce tifo. C’est assez incroyable.

YS : Qu’est-ce que ça représente ?

LF : L’histoire d’un club comme Yverdon est immense ! Sur la ligne chronologique, elle est longue de plus de cent ans. Et moi, par mon petit passage, je suis parvenu à mettre mon nom dessus.

YS : Le parcours en Coupe de cette année est assez fou. De votre côté, quels souvenirs gardez-vous d’Yverdon Sport en Coupe de Suisse ?

LF : Pour le coup ce ne sont pas vraiment des bons ! Une fois on avait perdu contre une formation de 1L, ce devrait être Monthey. Nous avions également été sortis contre les Red Star de Zürich. Il y a un bon souvenir, oui, c’est lorsque que nous avons éliminé YB à la maison. Les Bernois étaient alors en LNA, nous en LNB. Durant cette même saison nous avons ensuite joué le tour de promotion. Mais lors de mon aventure à YS, la Coupe ne m’a jamais trop souri. J’espère que cette année l’équipe pourra aller au bout. Ce serait exceptionnel !

© Photos : Flashpress/ Allenspach

#AllezYS