Président d’Yverdon Sport de 2000 à 2011, Paul-André Cornu a vécu de l’intérieur l’aventure en Coupe en 2001. Il en retient des souvenirs extraordinaires, mais se souvient aussi du défi logistique que représentait cette finale pour un comité alors restreint en nombre. Deuxième épisode notre série sur les « Yverdonnois de 2001 ».

Paul-André Cornu a gentiment accepté de revenir avec nous sur l’unique finale de Coupe disputée jusqu’à ce jour par Yverdon Sport. 21 ans après, l’ancien président d’YS a les souvenirs intacts et garde de ce parcours un souvenir unique. Malmené en championnat (LNA) à l’époque, YS avait surpris à peu près tout le monde en éliminant les adversaires les uns après les autres : Soleure (1/16), Zürich (1/8), Thoune (1/4) puis Lausanne (1/2).

«La Coupe de Suisse, c’est un peu dans ma nature, raconte Paul-André Cornu. Je suis un fervent défenseur de cette compétition, qui a d’ailleurs peut-être perdu en attractivité ces dernières années. Mais Yverdon Sport a toujours eu une histoire un peu particulière avec. Je me souviens bien de cette édition 2001. Lors de chaque match, il y avait quelque chose de très fort qui se créait dans l’équipe.» Et à la clef de ce formidable parcours, une qualification pour la finale, disputée à Bâle dans un Parc Saint-Jacques flambant neuf contre le « grand » Servette FC.

Paul-André Cornu et Lucien Favre, ici à Genève lors d’un match contre Servette au mois de mars 2000.

Une mise au vert « discrète »

Cette finale, perdue 3-0 contre les Grenats, l’ancien président d’YS l’avait pourtant minutieusement préparée avec son comité de l’époque, tandis que les supporters eux-mêmes avaient mis la main à la pâte concernant la gestion du déplacement. La veille du match, alors que joueurs et staff étaient déjà en Alsace, non loin d’où se tenait l’ultime duel, le comité d’YS et son président avaient expressément fait le déplacement pour montrer à leurs joueurs qu’ils étaient derrière eux. Avant de revenir à Yverdon dans la même soirée, pour finalement repartir le lendemain en direction du Parc Saint-Jacques : «On ne voulait pas se mêler de la préparation de l’équipe. L’objectif de notre venue était simplement de manifester notre soutien. L’équipe n’avait pas forcément répondu aux attentes en championnat. Elle venait en revanche de faire un parcours fantastique en Coupe de Suisse. L’opportunité était exceptionnelle

Paul-André Cornu, c’était aussi un président très proche de ses joueurs. Un homme fort qui a toujours mis un point d’honneur à ce que son équipe soit habitée d’un état d’esprit au-dessus de la moyenne, en intégrant toujours des joueurs aux cultures diverses, capables d’apporter à un groupe des qualités humaines uniques, et ainsi le renforcer. «C’est d’ailleurs assez symptomatique de voir que le but qui nous a qualifié en huitièmes de finale contre Zürich (ndlr : victoire 1-0) découle d’une action entièrement brésilienne. Un centre de Cavalho pour une réussite de Gil. On était une véritable famille.»

Champagne, mars 2022 : Paul-André Cornu et Gil se retrouvent !

Il suffit de voir les liens qu’entretient aujourd’hui encore Paul-André Cornu avec ses anciens joueurs pour comprendre à quel point l’ancien président d’YS se montrait dévoué pour son club et sa première équipe. En 2001, les hommes de Philippe Perret le lui avaient bien rendu en réalisant ce formidable parcours. «L’équipe était très soudée, personne ne trichait. Chacun faisait son boulot et assumait ses responsabilités.»

Cette fois, YS jouera devant son public

Il y a un peu plus de vingt ans, Yverdon Sport avait évolué à l’extérieur lors des quarts et de la demi-finale. Aujourd’hui, les Verts pourront s’appuyer sur le soutien de leur public pour tenter de créer l’exploit. «C’est une chance de pouvoir vivre un match pareil dans le Nord vaudois. J’ai le souvenir d’avoir accueilli St-Gall à l’époque. C’était un véritable défi. Ils avaient annoncé 800 personnes, mais s’étaient déplacés encore plus nombreux. Au dernier moment, nous avions organisé une vente de billets dans le train qui menait les fans à Yverdon. Cette année encore, il y aura du monde !»

Nous remercions Paul-André Cornu pour le temps accordé à se remémorer ces magnifiques souvenirs. Nous vous donnons rendez-vous le 21 avril au Stade municipal pour la demi-finale contre St-Gall !

© Photos : Flashpress/ Allenspach

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