Entraîneur-assistant de Murat Yakin en équipe de Suisse, Vincent Cavin était de l’aventure en 2001 lorsque Yverdon Sport a atteint sa première et unique finale de Coupe de Suisse jusqu’ici. L’enfant de Donneloye a accepté de revenir avec nous sur cette épopée en marge de la demi-finale contre St-Gall du 21 avril, pour le premier épisode de notre série sur les « Yverdonnois de 2001 ».

Milieu de terrain, Vincent Cavin ? Pas vraiment, aux yeux de son entraîneur Philippe Perret ! En 2001, le Nord-vaudois revient à Yverdon Sport après être passé par Lausanne et Bellinzone. Avec YS, le club de ses débuts dans le monde professionnel, Vincent Cavin vit une saison sportive 2000-2001 compliquée en championnat (LNA), alors que son équipe ne répond pas tout à fait aux attentes de la première division nationale. Sur le plan personnel, il se sent aussi un peu coupable. Repositionné en défense centrale – suite à diverses blessures dans l’effectif – alors qu’il est habitué à jouer au milieu, Vincent Cavin et ses coéquipiers encaissent passablement de buts. En première ligne, il accuse le coup. Il veut laver l’affront. Et la Coupe arrive. Elle représente une formidable opportunité de réagir.

«En championnat, nous étions en-dessous de certaines équipes, c’était assez net. Mais en Coupe, il se passait toujours quelque chose de spécial. A force de passer des tours, cela nous donnait énormément de positivité.» La réussite semble être du côté des Verts. Ils s’imposent par deux fois au bout des penalties : en quart de finale contre Thoune, puis en demies contre le Lausanne-Sport. A chaque fois à l’extérieur. «Pourquoi ça fonctionnait si bien ? Difficile à dire, mais au coup d’envoi d’un match de Coupe, les compteurs sont remis à zéro. Le championnat, c’est une compétition régulière. La Coupe est ponctuelle, l’exploit est toujours possible.» Cette année-là, il l’a été à de nombreuses reprises. Vincent Cavin et ses coéquipiers étaient donc allés jusqu’en finale avant de butter contre le Servette FC (0-3) au Parc Saint-Jacques.

Vincent Cavin ici avec l’équipe nationale, lors d’un déplacement à Lisbonne en octobre 2017.

Une histoire de pénalty

Cette aventure rappelle logiquement des souvenirs à l’actuel assistant de Murat Yakin en équipe de Suisse. «En ce temps, je n’étais pas un tireur de pénalty. Je ne l’ai jamais vraiment été du reste. Lors de la demi-finale à Lausanne, la séance s’était prolongée. Je devais être le huitième tireur et j’étais le prochain sur la liste. Sincèrement, je transpirais. Les pulsations grimpaient à une vitesse… Et puis la décision s’est faite juste avant que ce soit mon tour.» Yverdon Sport l’emporte au bout du suspense grâce un ultime pénalty transformé par Njohole Renatus. Sans que Vincent Cavin n’ait besoin de s’élancer.

«C’était une très belle expérience, malgré cette finale compliquée. Il y a eu certains faits de jeu aussi. Mais Servette s’était montré supérieur ce jour-là.» Le joueur de 26 ans est aligné en défense centrale pour cette finale, comme depuis quelques mois sous les couleurs d’Yverdon Sport. Janvier 2002, il prend la direction du Tessin pour retourner à Bellinzone. Et par la même occasion retrouver sa place de milieu de terrain, qu’il ne quittera plus jusqu’au terme de sa carrière.

«Ce repositionnement dans l’axe m’a vraiment appris énormément de choses. Jouer derrière, ça implique un autre type d’effort, un autre type de fatigue. Après les matchs, j’étais éreinté. C’était de la fatigue mentale. Derrière, Il y avait un peu moins de course, mais il fallait être attentif à tout. La moindre erreur de marquage, de positionnement, se payait cash, raconte Vincent Cavin. En tant que joueur, je voyais le football comme un divertissement. Je me sentais tout de même un peu mieux au cœur du jeu. Mais ça a été une leçon pour ma carrière. Ensuite, j’essayais de me comporter au milieu comme je me comportais en tant que défenseur. Jamais je ne voulais laisser passer l’adversaire.»

La séance de tirs au but contre Lausanne, lors de la demi-finale. Quel suspens !

Un exploit possible contre St-Gall

Vingt ans plus tard, le natif de Donneloye suit de près le parcours d’Yverdon Sport en Coupe cette saison. Il était d’ailleurs présent dans les tribunes du Stade municipal au mois de février à l’occasion de la demi-finale contre le LS, remportée devant 3’400 personnes (1-0). «Le public et l’ambiance ont galvanisé les joueurs. Si cette demi-finale devait se disputer à St-Gall, je crois que les chances d’YS auraient été très minces. Mais là, devant son public, l’équipe a les capacités de créer l’exploit, avance Vincent Cavin. Les dynamiques en championnat sont un peu opposées : tout semble sourire à St-Gall en ce moment. Mais je pense vraiment que, au coup d’envoi d’un match de cette importance, les dynamiques antérieures n’ont plus vraiment d’importance. Après, bien-sûr, il y a la gestion de l’enjeu qui joue un rôle important.»

Nous remercions Vincent Cavin pour le temps qu’il a nous a accordés. Nous vous donnons rendez-vous le jeudi 21 avril (19h) au Stade municipal pour vive ensemble cette demi-finale historique de Coupe de Suisse !

© Photo : Flashpress/ Allenspach

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