YS Féminin a repris cette semaine le chemin des entraînements. Maeva Muino (milieu de terrain, 20 ans) et les Yverdonnoises comptent beaucoup sur cette préparation. Une charge physique importante qui doit leur permettre de sauver leur place en Axa Women’s Super League (AWSL).
YS : Maeva Muino, tout d’abord comment s’est passé cette reprise ?
MM : Dans l’ensemble très bien ! Les circonstances sont un peu particulières ; nous n’avons pas toujours accès aux terrains du Stade municipal à cette période de l’année. Mais nous avons su nous adapter, en s’entraînant parfois en salle, parfois sur les terrains synthétiques des Rives du lac. Mardi, le staff nous a mis à l’épreuve du Yo-Yo test. Mercredi, il y avait davantage de jeux avec le ballon. Des phases de conservation, de technique, puis des petits matchs.
YS : Quel a été le message à l’heure d’aborder ce second tour ?
MM : Le staff souhaite mettre l’accent sur l’aspect physique. En analysant bien le premier tour, il est vrai que nous avions de la peine à tenir les nonante minutes, et nous concédions beaucoup de buts après la pause. La charge de travail sera importante durant cette préparation hivernale : elle doit nous permettre de revenir avec une meilleure condition, avec davantage d’aptitudes. Nous connaissons les principes de jeu. Mais avec une bonne préparation physique, nous avons bon espoir de nous sauver, et allons tout tenter pour le faire avant même les barrages. D’autant plus que le staff peut désormais compter sur un préparateur physique, Loïc Besançon, que je connais bien.
Nouvelle année, nouveaux objectifs ; le groupe vit bien, et il peut compter sur l’arrivée de nouvelles joueuses qui, je trouve, ont bien su s’intégrer.
MAeva muino
YS : Mentalement, le premier tour n’a pas été facile à vivre, avec un seul point acquis. Quelle est ta lecture de cette première partie de saison ?
MM : C’était un premier tour insuffisant. D’un point de vue personnel, il a été difficile et éprouvant. Nouvelle année, nouveaux objectifs : je sens que le groupe qui a repris cette semaine vit bien. Il a eu l’apport de nouvelles joueuses qui, je trouve, ont bien su s’intégrer depuis leur arrivée. On sait ce que l’on a traversé l’année dernière. Maintenant, on sait aussi où on veut aller.
Maeva Muino croit en les chances de maintien de son équipe !
YS : Un groupe motivé et qui partage un objectif commun : le maintien en AWSL.
MM : C’est ça. Le groupe compte beaucoup sur cette préparation pour revenir fort au deuxième tour. J’ai le sentiment que le staff a une bonne vision et gestion de cette reprise, il se montre très investi.
YS : De ton côté, tu as dû composer avec quelques soucis de santé l’année dernière. Désormais, comment te sens-tu ?
MM : Je n’étais en effet pas prête à 100% lors de mon retour à Yverdon l’été dernier. Je n’ai pas vraiment pu enchaîner les matchs. Mais je me sens bien mieux qu’au mois de juillet. Cet hiver, nous avons reçu un plan d’entraînement détaillé, que j’ai suivi assidument. Je suis jusqu’à présent contente de ma préparation, je me sens bien. Je vais tout faire pour revenir à mon meilleur niveau, et plus encore.
Yverdon Sport Féminin est allé chercher son premier point de l’exercice (1-1) samedi à Aarau lors de la septième journée de championnat. De quoi redonner confiance à tout un groupe après un début de saison compliqué. La présidente de la section féminine Linda Vialatte se réjouit de ce premier point, acquis au terme d’une prestation convaincante.
YS : Linda Vialatte, vous étiez au match ce week-end à Aarau. On imagine que ce point obtenu a fait un bien fou à toute l’équipe.
LV : Oui, vraiment. A la fin du match, on voyait des sourires, des larmes… les émotions étaient mélangées mais elles étaient extrêmement positives. C’était le bon moment pour gagner ce premier point après une série négative, d’autant plus que nous nous déplaçons samedi chez la lanterne rouge du classement, Rapperswil.
YS : Comment s’est passée la rencontre pour Yverdon Sport Féminin ?
LV : Nous nous sommes créé de nombreuses occasions, bien plus que depuis le début de la saison. Nous aurions même pu remporter le match. Nous avons été dangereuses et avons su prendre le jeu à notre compte, tout en assurant une forte présence dans les seize mètres adverses. Il y avait un peu de fatigue après la pause, on a cédé le milieu de terrain et Aarau a pu ouvrir la marque. Mais nous avons continué à jouer, à chercher les espaces et à aller de l’avant, en utilisant un maximum les ailes. Jusqu’à en être récompensées…
Linda Vialatte a, comme souvent, fait le déplacement pour suivre son équipe à l’extérieur.
YS : Avec cette égalisation venue de la tête de Kaia Grande, 15 ans seulement !
LV : C’était magique. Elle se démarque bien sur un centre parfait de Carina Da Costa, et place un puissant coup de tête. Kaia a 15 ans seulement, mais c’est une joueuse très talentueuse. En attaque, nous devons composer avec la blessure de Noémie Potier. Tanja Bodenmann a également une gêne. Kaia a réalisé un excellent début de saison avec les M19, elle qui est arrivée au Team Vaud en 2018. On cherchait une solution à l’interne : nous l’avons trouvée.
YS : Mentalement, c’est un point également bienvenu après un début de saison compliqué, n’est-ce pas ?
LV : Il fallait titiller les joueuses après ce début de saison. Se faire sortir en Coupe à Wil, de cette manière, c’était inadmissible. Ni pour le maillot, ni pour le club, ni pour les gens qui nous entourent. Alors samedi, elles ont joué avec combativité, avec solidarité mais aussi avec fierté.
YS : Est-ce aussi le fruit du travail effectué depuis le début de la saison ?
LV : Les automatismes commencent à se faire. Samedi, on a vu que l’on était capables, que l’on pouvait se projeter vers l’avant, ce que nous avons fait dès les premières minutes de jeu. Ce point, c’est aussi l’assimilation des principes de l’entraîneur Micael Dias. Franchement, on est dans le juste et je me réjouis beaucoup de la suite.
Le championnat se poursuit ce week-end pour Yverdon Sport Féminin, qui affronte ce samedi Rapperswil à l’extérieur. Coup d’envoi à 19h.
Gilliane Roch disputera les matchs de qualifications pour l’Euro M19 avec l’équipe de Suisse ! Début du rassemblement : dimanche 2 octobre.
Très belle récompense pour Gilliane Roch ! La gardienne d’Yverdon Sport a été retenue avec l’équipe de Suisse M19 pour les trois prochaines rencontres qualifications pour l’Euro 2023. Une convocation qui résonne dans une sélection ou vingt des vingt-et-unes convoquées pour le prochain rassemblement – du 2 au 12 octobre – évoluent en Suisse alémanique ! Gilliane Roch sera donc la seule joueuse romande participer aux matchs contre la Finlande, l’Espagne et l’Ecosse. Zia Girardin se tient prête en cas de désistement, tandis que Noémie Potier n’est pas encore remise de sa blessure.
Gilliane Roch fait office d’exception. Elle a gagné sa place dans une sélection composée de joueuses de Zürich, GC, Bâle, ou encore YB. Ses récentes bonnes performances ne sont pas passées inaperçues et lui ont donc ouvert les portes de l’équipe de Suisse.
L’exception romande
Cette convocation est d’autant plus remarquable que Gilliane Roch (18 ans) évoluait encore avec les juniors B du FC Aigle puis le Team Vaud M17 il y a un peu plus d’une année. Poussée par son entraîneur Mickael Castejon, qui n’a cessé de faire de la progression de sa gardienne une priorité, Gilliane Roch n’a cessé de repousser ses limites depuis qu’elle a rejoint la première équipe d’YS. Aujourd’hui, elle veut se donner les moyens d’aller encore plus loin.
De quoi montrer la voie à suivre à d’autres Yverdonnoises ? A noter que, du côté des hommes, Mauro Rodrigues a été retenue avec la sélection M23 de Ginée-Bissau. Tim Spycher est lui revenu de son stage avec les U19 de l’équipe de Suisse.
Après être allé à la rencontre d’André Lehmann, l’un des doyens du Stade municipal, c’est auprès de Gilda Vialatte que nous sommes allés fouiller dans le passé, celui d’Yverdon Sport comme le sien. De par son engagement, elle a véritablement marqué l’histoire du club et plus largement du football régional. Et cela depuis 70 ans. Témoignage.
« Comment je suis arrivé dans le football ? Disons que c’est lui qui est arrivé en moi dès la naissance. Mon père était un véritable passionné, et ses deux frères le pratiquaient aussi. Comment s’étonner alors que je marie un footballeur. Je ne sais pas comment j’aurais pu faire autrement dans ces conditions ! Mon mari s’appelait Claude. Il a joué de longues années à Yverdon Sport, alors je peux vous dire que j’en ai vécu des matchs au Stade municipal. Je ne manquais rien : pas un match, ni même à l’extérieur. Nous vivions aux Tuileries, derrière le terrain. Alors quand ce n’était pas Yverdon Sport, c’était Grandson.»
Grandson, des débuts en toute logique
« Il faut savoir que, du côté de Grandson, le football était une véritable institution. Le FC Grandson a été fondé en 1911. Malheureusement, en ce temps-là, les joueurs des Tuileries n’étaient pas franchement les bienvenus. Il y avait une certaine hostilité. En 1942, mon père a alors décidé de fonder un club aux Tuileries afin de pouvoir exercer le football sans avoir l’impression de déranger. Finalement même une partie des jeunes d’Yverdon venaient jouer dans notre petit village. C’est d’ailleurs de cette manière que j’ai rencontré Claude, mon mari.
Claude s’est beaucoup impliqué pour sa carrière de footballeur. Il a fait ses débuts et l’essentiel de sa carrière à Yverdon Sport. Et ce n’était pas des engagements de courte durée. Durant ces années, de 1952 à 1961, je venais tout le temps au stade, à domicile comme à l’extérieur. L’équipe évoluait alors en 1L et en LNB, elle faisait un peu l’ascenseur. Ce qui est marrant, quand on observe la situation aujourd’hui, c’est de voir que l’organisation était bien différente. Typiquement pour les déplacements : lors des trajets, joueurs, familles et supporters étaient mélangés dans un même transport. Nous voyagions avec la Flèche rouge. Dans le train, tout le monde fumait !»
Révolution : l’argent débarque dans le football
« Il y a eu la première montée en LNB, lors de la saison 1952-1953. La saison suivante s’était bien déroulée, mais c’est celle d’après qui avait été plus compliquée et qui s’était soldée par une relégation. C’était alors qu’une petite cohorte de Genevois est arrivée à Yverdon Sport, sous la férule de l’entraîneur Châtelain. Le président était Monsieur Jeannet. Il était arrivé avec un peu plus de moyens, et l’argent commençait à arriver dans le football. Pour la première fois, un entraîneur professionnel avait été engagé, les premières primes tombaient. Cet investissement avait ensuite porté ses fruits puisque, fait rare à cette époque, une formation qui venait d’être reléguée était parvenue à retrouver sa place en Ligue nationale l’année d’après. L’équipe, dont Claude faisait partie, avait été honorée partout à Yverdon : il y avait eu un cortège en ville et une réception sur la place Pestalozzi.
Durant ces années, Claude portait le brassard de capitaine. C’était quelqu’un de nature assez calme, qui avait cette capacité à fédérer et rassembler. Mais de manière générale, c’est toute une ville qui était proche de son club de football. Il y avait une proximité forte entre les personnes. Les joueurs venaient exclusivement de la région, si ce n’est un Alémanique ou un Tessinois. Mais l’enceinte du stade était perçue différemment : c’était un endroit privilégié pour se retrouver. Il y avait nettement moins de loisirs, quasiment personne n’avait accès à la télévision. Le seul moyen de se tenir informer, c’était en venant au stade. Des gens allaient au hockey, mais juste un moment durant l’hiver. Enfin, il y a une dimension politique aussi : avoir des clubs qui portent l’identité de leur ville avait beaucoup d’importance par le passé. La réalité est un peu différente aujourd’hui. »
Yverdon Sport de père en fils
« Notre fille Linda est née en 1958. C’était un samedi, et Claude devait disputer une rencontre le lendemain. Je ne pouvais pas l’interdire d’aller jouer ce match, alors il y est allé. Claude est par la suite revenu jouer à Grandson. Sous son impulsion, le FC Grandson et les Tuileries ont fusionné en 1964. C’est là que j’ai pris un peu de recul avec YS. Et puis il y a eu la naissance de Bruno. Tous les deux voulaient aussi suivre la voie du football. Un jour Linda m’a demandé si elle pouvait recevoir des crampons. Je suis restée un peu dubitative. Claude en revanche a vu cela d’un bon œil, et nous lui avons offert ses premières chaussures de football. C’est donc Linda, l’aînée, qui entraînait Bruno dans le jardin. Ce dernier a fait ses gammes à Grandson avant de partir à Xamax, puis de rejoindre Echallens et finalement… Yverdon Sport. Retour donc au Stade municipal, cette fois-ci pour notre enfant.
La famille Vialatte réunie au mois d’août 2022 : Gilda, Linda, Bruno et Arnaud (ndlr : de gauche à droite)
On avait la chance d’être suivis lors de nos déplacements. L’Yverdon Revue couvrait ces sorties à travers toute une série de photos. Chaque lundi, on se réjouissait de découvrir les images. Personnellement, je conserve aussi toute une série d’archives : dans les années 80, le programme de match se nommait le Vert et Blanc. Il était composé d’une multitude d’encarts publicitaires. On y retrouvait quasiment toutes les enseignes de la ville, lesquelles jouaient franchement le jeu. C’est drôle de retrouver, près de quarante ans après, des entreprises qui sont toujours là. Et puis moi, j’avais aussi ma petite collection. A tous les matchs, je prenais mon petit cahier d’écolière afin d’y inscrire les faits marquants. C’était un cahier par championnat. Après chaque rencontre, je découpais toutes les coupures de presse pour ne rien oublier de ces moments. La mode, dans ces années-là, revenait aux caricatures. Aujourd’hui, les médias ne se permettent plus trop de faire ça »
Puis de père en fille !
« Avec le temps, j’ai connu tous les terrains. Comme Linda souhaitait également faire du football, c’est tout d’abord du côté d’Echallens que nous nous sommes tournées ; c’est là qu’évoluait la seule équipe féminine du canton. Ce n’était pas simple d’être une fille et de pratiquer ce sport. On avait plutôt l’habitude de le regarder, de regarder nos amis, nos maris, évoluer sur le terrain. Mais ce n’est pas une situation qui me dérangeait plus que ça. Personnellement je prenais un plaisir fou à assister à des rencontres de football. On ne vivait pas les mêmes moments que les acteurs qui étaient sur le terrain : un footballeur se rappelle des évènements exacts, d’un geste décisif ou d’une action de jeu précise. J’en suis incapable. On ne pouvait pas dire que l’on s’intéressait vraiment à l’aspect technique et tactique. Par contre, on voyait d’autres choses, on était attirées par les relations sociales, sur le terrain et en-dehors. Sur l’environnement du football, sur l’atmosphère qui y régnait. C’était un monde à part, vraiment. Aujourd’hui, les filles aussi peuvent vivre les choses depuis l’intérieur, car l’accès à ce sport est nettement plus favorisé.
Linda s’est donc engagée du côté d’Echallens, tandis que je l’amenais plusieurs fois par semaine à l’entraînement. Au fur à et mesure je me suis impliquée pour ce club, jusqu’à en devenir la présidente de la section féminine. Sauf qu’en 1978, Echallens a pris la décision de détruire l’un des deux terrains de football de la ville. La section féminine a donc disparu, manque d’infrastructures, avant de trouver refuge du côté de Lausanne. Entre temps, une formation a été constituée ici à Yverdon. En 1985, nous sommes donc revenues au Stade municipal. Linda en est devenue la présidente. »
Antal Nagy, la classe en plus
« Si c’est répétitif ? Pas un instant. Je n’ai jamais trouvé le temps long. Lorsque Bruno jouait pour Neuchâtel Xamax, il n’avait pas encore le permis de conduire. J’allais le mener à l’entraînement, et je trouvais toujours de quoi m’occuper durant la séance. Une fois, je suis même tombé sur Gilbert Gress qui faisait un foot-tennis avec Gilbert Facchinetti. Lorsqu’il est revenu à Yverdon Sport, Bruno jouait avec beaucoup de bons joueurs. Mais il y en a un qui sortait du lot. Lorsqu’il rentrait à la maison, le soir, il nous disait : Je peux vous dire qu’on apprend avec lui. Il s’agissait d’Antal Nagy. Cet homme avait une classe. On avait l’impression que tout était simple avec lui.
Yverdon, 1987 : Bruno Vialatte, Antal Nagy, Christian Gross.
Franchement, même Djibril Cissé ne m’a pas autant impressionné, pourtant c’était aussi un excellent joueur. J’ai continué à venir voir les matchs ces vingt dernières années. Maintenant, à 88 ans, j’ai un peu plus de peine à rester assise durant nonante minutes. Mais je prends toujours du plaisir à venir. Je vais vous faire une dernière confidence : la saison dernière, j’ai certainement été une des premières personnes informées de l’arrivée d’Uli Forte sur le banc d’Yverdon Sport. En fait, je me trouvais un peu par hasard dans le même restaurant que la Direction du club et cet homme, qui s’avérait être le nouvel entraîneur. Forcément que le personnage me disait quelque chose. Et comme je comprends l’italien, j’ai tout de suite su ce qu’il se tramait. Quelques heures après, on pouvait lire qu’Uli Forte était le nouvel entraîneur d’Yverdon Sport. »
Elisa Zeller fait partie du cercle restreint de joueuses qui effectuent leur service militaire « version sportive ». Comme Thaïs Hürni avant elle. Nous sommes allés à la découverte de son quotidien à Macolin.
L’école de recrues est terminée pour Elisa Zeller. Colombier, Chamblon, Dübendorf ou encore Airolo ? C’est manqué. La caserne de la joueuse d’Yverdon Sport porte des contours quelque peu différents. C’est à Macolin que la joueuse d’YS Féminin a passé les 18 premières semaines de sa formation obligatoire. Des journées rythmées par l’apprentissage de la fonction de militaire, où les routines et codes habituels ont été respectés. A la différence près que l’activité sportive de l’athlète fait partie intégrante du programme concocté par le Centre de compétences sport de l’Armée. Désormais, chaque année, la joueuse de 21 ans y effectuent ses cours de répétition. Dans un décor de rêve, où la progression est au cœur des schéma pédagogiques.
Aux côtés d’Oliver Riedwyl
Elisa Zeller retrouve Chantal Wyser (joueuse du FC Lucerne) à la cafétaria à l’heure du petit-déjeuner. Un rapide réveil musculaire, une montée à vélo jusqu’au terrain de End de Welt – situé à l’extrémité du complexe sportif – et voilà les deux coéquipières du jour, crampons chaussés, sur le terrain synthétique luisant de la fin du monde. Le coach se nomme Oliver Riedwyl. Il occupe le poste de préparateur physique de l’équipe de Suisse A aux côtés de Murat Yakin et Vincent Cavin. Un véritable luxe pour Elisa Zeller et Chantal Wyser.
Les cours de répétition ne ressemblent plus tout à fait à ce qu’elles ont connu lors de leur école de recrues. Mais certains réflexes sont immuables : le perdant d’un exercice s’astreint à une série de pompes ; le chronomètre est régulièrement de sortie et les consignes ont le mérite d’être énoncées sur un ton limpide. Pour le reste, le football, seulement le football.
Oliver Riedwyl participe activement aux entraînements avec ses joueuses.
Chaque année, Elisa Zeller a la possibilité de passer jusqu’à 130 jours au Centre national de Sport de Macolin. Oliver Riedwyl, son entraîneur, veut tout faire pour étendre cette proposition à un maximum de joueuses. «Pour faire partie de ce programme, il faut jouer au moins en LNB. L’autre critère est d’être suffisamment jeune et d’avoir un bon potentiel de développement. Regardez les conditions : c’est une chance unique de progresser et d’élever le niveau du football féminin.»
Des infrastructures idéales
L’entraînement se termine dans la chaleur de Macolin. Elisa Zeller prend ensuite le chemin du restaurant au côté de Chantal Wyser. Les athlètes de toutes les disciplines se confondent et l’Yverdonnoise de 21 ans tombe sur une amie curleuse qu’elle n’avait plus vu depuis près de deux ans. La suite de la journée se déroulera au fitness, afin d’y travailler le haut du corps.
A la salle de sport, une dizaine de skieurs et skieuses préparent minutieusement leur saison à venir. Elisa Zeller suit un programme que ses entraîneurs lui ont préparé. Le jeudi est son jour de congé avec Yverdon Sport Féminin. Elle n’aura donc pas à rejoindre le Stade municipal en fin de journée, ce qui lui offre un peu plus de liberté dans sa séance. L’équilibre entre l’effort et le repos est primordial ; à Macolin, les athlètes ont accès à différents soins afin d’accélérer le processus de récupération et la joueuse d’YS ne s’en prive pas. La fin de journée sera, cette fois, un peu plus calme, et se terminera par un petit tour en VTT.
A Bienne, Elisa Zeller se sent « privilégiée ». Les conditions de travail qu’elle retrouve sont idéales pour son développement et elle n’a hâte que d’une chose : pouvoir traduire ces efforts sur le terrain, avec Yverdon Sport, et continuer à progresser afin de peut-être une fois toucher son but, celui d’évoluer à l’étranger.
L’équipe nationale féminine M19 comptera dans ses rangs trois Yverdonnoises pour son prochain rassemblement : Noémie Potier, Zia Girardin et Gilliane Roch !
Il s’agit-là d’une certaine récompense, d’une part de reconnaissance aussi. La filière de formation du football féminin à Yverdon est très bien développée et a vu émerger de son cursus passablement de joueuses qui ont su se faire une place au plus haut niveau. Désormais, le Stade municipal compte trois internationales de plus dans ses rangs : Noémie Potier (attaquante), Zia Girardin (défenseuse) et Gilliane Roch (gardienne) ont été convoquées pour le prochain rassemblement avec l’équipe de Suisse M19.
Les deux premières nommées débuteront leur stage le 31 août, pour une durée de sept jours. Un laps de temps durant lequel Noémie Potier et Zia Girardin auront l’opportunité de se frotter à l’Italie (3 septembre) et à la Belgique (6 septembre). La gardienne Gilliane Roch participera elle à une journée de sélection le 29 août aux côtés de cinq autres gardiennes, déterminant ou non sa présence à l’Euro 2022.
De gauche à droite : Gilliane Roch (18 ans), Noémie Potier (16 ans) et Zia Girardin (16 ans).
Les réactions :
Zia Girardin : «Ce sera une première pour moi avec l’équipe de Suisse M19. Je compte déjà une convocation avec les M17 et un match international. C’est toujours un moment stressant, mais plaisant à vivre ! Je vais tout donner, comme l’équipe, afin de remporter ces deux matchs contre l’Italie et la Belgique.»
Noémie Potier : «C’est toujours une fierté de représenter mon pays. Je prends chaque convocation comme une chance et une récompense de mes efforts. Mon objectif est d’intégrer l’équipe nationale A dans le futur et je suis déterminée à y arriver. Je veux faire les efforts pour, et cela passe par des bonnes performances avec les sélections juniores.»
Gilliane Roch : «Recevoir cette convocation me rend très heureuse ! Je me dis que c’est un peu le début d’une aventure. C’est un signe que le travail finit aussi par être récompensé. Mais ça signifie encore que le chemin jusqu’à l’équipe première est très long. Les entraînements prodigués par Mikael Castejon tout au long de la saison à Yverdon Sport m’ont aidé, m’ont appris que pour atteindre le haut niveau il fallait toujours en faire un peu plus. C’est très motivant !»